Le modèle de supervision partagée : la supervision à
distance
Unité 3.2 : Des outils pour réussir la supervision à distance

Ces environnements sont des plateformes informatiques comme Blackboard Learn, Moodle, WebCT qui sont accessibles sur Internet. Ces plateformes peuvent héberger du contenu théorique, des outils de communication tels que les forums de discussion, des exercices autocorrigés, etc. Ainsi, l'ENA stimule les échanges, suscite la collaboration et favorise l'apprentissage (Desrosiers, 2013). Certains ENA sont gratuits en ligne (Moodle) ou encore offerts gratuitement à travers les établissements d'enseignement (Blackboard Learn, WebCT).

• De plus en plus répandue, elle permet à des personnes de communiquer par le biais de la vidéo. Certaines plateformes sont gratuites (p. ex. Skype, FaceTime, iVisit), alors que d'autres sont offertes gratuitement par les établissements d'enseignement (Adobe Connect, Cisco Webex, Cisco Jabber). En Australie, le système eHAB est utilisé pour la vidéoconférence. Il consiste en une mallette sécurisée contenant un portable, une caméra haute résolution et des microphones. Le superviseur à distance peut contrôler la caméra à partir du logiciel eHAB. L'audio et l'image peuvent être séparés au besoin. Le superviseur peut effectuer sa rétroaction verbalement, par écrit sur l'écran ou via des messages textes.
• La connexion internet haute vitesse et le branchement par câble sont recommandés pour la vidéoconférence afin d’assurer la qualité de la diffusion du son et de l’image.

• Peu importe l’équipement de vidéoconférence sélectionné, s’il y a transmission d’images ou d’informations à propos d’un patient, il faudra considérer sécuriser la plateforme de vidéoconférence. Pour ce faire, vous devez communiquer avec le service d’enseignement à distance de votre établissement.
• Il est possible d’ajouter des équipements durant la visioconférence. L’utilisation du microphone ou d’une oreillette portée par l’étudiant permet au superviseur de parler directement au stagiaire sans que ses propos soient entendus par les gens présents dans la pièce de tournage (Petit et Brouillette, 2016). La vidéoconférence peut paraitre complexe de prime abord, mais les superviseurs qui l’utilisent s’habituent rapidement et en apprécient les nombreux avantages

Font souvent partie de l'ENA. Ils sont utiles pour stimuler les échanges entre les participants. Le superviseur peut interagir ou non dans les discussions

C'est un outil en ligne permettant aux étudiants de réfléchir à propos de leurs expériences et leurs rôles professionnels. Les étudiants et les superviseurs peuvent utiliser l'e-Portfolio pour souligner l'acquisition de compétences professionnelles et les réussites. Plusieurs programmes de formation suggèrent aux étudiants d'utiliser l'e-Portfolio.

Il existe différents logiciels permettant la messagerie instantanée. Skype, Yahoo! Messenger, Pidgin, Google Hangouts, WeChat, Facebook Messenger, Snapchat en sont quelques exemples.

Il faudra se questionner sur la plateforme la plus appropriée pour les besoins de supervision : Facebook, YouTube, etc.

Le Wiki permet de créer et de modifier le contenu de pages à l'intérieur d'un site Internet. La gestion du contenu est ainsi partagée entre les utilisateurs. L'encyclopédie libre Wikipédia en est un exemple.

Le blogue est en quelque sorte un journal de bord que l'on publie en ligne. Le stagiaire publie de temps en temps un petit texte. Ses textes peuvent être commentés par ses pairs, un superviseur ou toute autre personne intéressée à la thématique abordée dans le texte. Le blogue permet d'échanger des idées avec des gens de partout à travers le monde.

La vidéoscopie permet au stagiaire de/d’ :

• Autoévaluer ses actions.
• Vérifier les effets de ses actions.
• Développer une perception plus juste de ses habiletés (différence entre la perception et la réalité).
• Se rappeler de ses sentiments durant l’intervention et d’en discuter par la suite.

La vidéoscopie permet aussi au superviseur de/d’ :

• Répondre à plusieurs de ses questions, par exemple :
• Est-ce que l’étudiant a choisi le bon outil d’évaluation ou d’intervention? (Dans la vidéo, la superviseure aurait rapidement conclu, en voyant la patiente, que l’évaluation cognitive n’était pas la plus optimale pour cette dame qui, clairement, n’était pas âgée de plus de 65 ans.)
• Est-ce que l’environnement a été préparé adéquatement? (Dans la vidéo, Flavie n’aurait probablement pas expliqué à son superviseur comment elle avait positionné la patiente durant l’évaluation.)
• Est-ce que l’interaction avec le patient est professionnelle?
• Est-ce que l’étudiant utilise l’outil d’intervention/d’évaluation de façon appropriée?
• Est-ce que l’étudiant respecte les normes de prévention des infections durant sa séance avec le patient?
• Après la session de thérapie avec le patient, est-ce que l’étudiant a rédigé une note évolutive représentative du déroulement de la séance ? (Dans la vidéo, Flavie était si absorbée par son évaluation cognitive, qu’elle ne s’est pas rendue compte que la patiente lisait les réponses. On peut supposer que l’analyse présentée dans le rapport d’évaluation de Flavie ne sera pas complète.)
• Etc.

• Disposer de matériel concret (faits observés à l’écran).
• Préciser le contenu de la rétroaction au stagiaire.
• Faciliter l’évaluation des apprentissages.

(Villeneuve, cité dans Boutin et Camaraire, 2001; Boutin et Camaraire, 2001; Haynes et al., 2003; Petit et Brouillette, 2016)

Comme l'histoire de Marie-France le démontre, les TIC peuvent représenter un défi de taille si l'utilisateur n'est pas familier avec les outils technologiques. Le simple fait d'avoir à apprendre à utiliser ces TIC peut devenir une barrière technologique à la supervision (Nagarajan et al., 2015). Le superviseur et le stagiaire doivent se familiariser avec les TIC. Cette courbe d'apprentissage peut engendrer une augmentation de la charge de travail (Nagarajan et al., 2015). Des difficultés liées à la qualité de la connexion Internet peuvent aussi survenir (Chipchase et al., 2014; Nagarajan et al., 2015).

D’autres défis liés à l’utilisation des TIC ont été relevés dans la littérature, notamment l’accès restreint à ces outils (Nagarajan et al., 2015), et la difficulté d’apprendre des techniques manuelles par le biais de la vidéoconférence (Chipchase et al., 2014), de faire de la vidéoconférence dans un environnement bruyant (Chipchase et al., 2014) ou d’interpréter les messages adéquatement lorsque la communication non verbale est réduite (si la vidéoconférence n’est pas possible).

Le superviseur peut préparer un manuel du stagiaire afin de faire ressortir les liens entre la théorie et la pratique et d'offrir des ressources au stagiaire lorsque le superviseur n'est pas disponible. Dans le cadre de leur étude, Dancza, Copley, Rodger et Moran (2016) ont développé un manuel du stagiaire et ont évalué la pertinence de son utilisation. Ce manuel est remis à l'étudiant environ deux semaines avant le début du stage afin que ce dernier se familiarise avec les particularités du stage. Il présente les caractéristiques et éléments clés suivants :

• Il contient un modèle d'intervention propre à la profession. Ce modèle sert de point de départ.
• Il offre des exemples d'interventions et d'évaluations permettant de faire des liens avec la théorie. Le stagiaire peut ainsi lire des formulaires d'évaluation et des notes de progrès de clients provenant de son milieu de stage.
• Il inclut des questions de réflexion sur les forces et défis du stagiaire ainsi que sur le travail de collaboration avec ses collègues, à l'instar du journal de bord.
• Il présente un horaire adapté au contexte de supervision à distance, c'est-à-dire qu'il propose une approche favorisant l'intervention graduelle du stagiaire dans son milieu. Dans un stage à distance, le stagiaire doit d'abord observer les besoins et réfléchir aux façons d'évaluer et d'intervenir auprès de la clientèle propre à ce milieu. Ces éléments devraient être discutés avec le superviseur.
• Il fournit des explications sur les rôles professionnels du stagiaire. Il peut inclure également des questions permettant au stagiaire d'expliquer dans ses propres mots sa profession à un patient.

Le superviseur peut présenter des études de cas ou demander au stagiaire de le faire. Il est ainsi en mesure d'évaluer le raisonnement clinique du stagiaire en plus de stimuler la pratique réflexive et d'améliorer ses capacités de résolution de problèmes (Boutin et Camaraire, 2001).

Le superviseur peut utiliser cette grille pour évaluer le raisonnement clinique du stagiaire lorsque ce dernier présente les dossiers des patients lors des périodes de supervision.

Ce document permet au superviseur de garder à un seul endroit tous les renseignements importants entourant les périodes de supervision ainsi que les activités d'apprentissage qui ont été effectuées. Il peut être intéressant de demander à la personne ressource de l'établissement de garder un carnet de notes afin d'y inscrire ses observations quotidiennes.

Ce document contient plusieurs informations pertinentes sur les objectifs de stage, les attentes et les modalités d'évaluation (Boutet et Rousseau, 2002). Il est intéressant d'ajouter des savoirs en lien avec la supervision à distance (p. ex. présentation d'études de cas, utilisation de différentes technologies afin de maximiser la supervision, etc.).

Cet outil est indispensable pour le stagiaire qui effectue son stage à distance. Ce dernier peut noter ses observations, ses réflexions et ses apprentissages quotidiens. Il est ainsi plus en mesure de faire un compte-rendu détaillé de ses progrès lors des rencontres de supervision par vidéoconférence (Boutin et Camaraire, 2001).