Atelier: Explorer les divers modèles de supervision
Unité 1

Introduction aux divers modèles de supervision
Unité 1.1 Un aperçu de la supervision non traditionnelle

Objectif spécifique

  • Identifier les avantages des modèles de supervision non traditionnels.

1. Introduction

Mentionnons, de prime abord, que dans le cadre de cet atelier, nous ne traiterons pas du modèle de supervision traditionnel. Ce modèle qui implique « un superviseur pour un stagiaire » est parfois nommé « un à un » ou individuel. Il est couramment utilisé et bien connu des milieux de santé et des services sociaux.

Nous explorerons plutôt différents modèles de supervision dits non traditionnels, c'est-à-dire la supervision partagée, la triade et la supervision de groupe.

2. Pourquoi s'intéresser aux modèles de supervision ?

Ces modèles de supervision non traditionnels présentent-ils vraiment des avantages? Favorisent-ils l'apprentissage du stagiaire ? Facilitent-ils le travail du superviseur et de son équipe ? La charge de travail du superviseur se trouve-t-elle doublée si ce dernier supervise plus d'un stagiaire ?

Il est possible que vous ayez été exposé à un modèle de supervision en particulier (possiblement celui de type « individuel ») au cours de votre parcours professionnel et que vous ayez tendance à privilégier cette approche. Or, les études démontrent qu'il est tout à votre avantage d'avoir recours à des modèles différents de la supervision traditionnelle en vue d'améliorer l'efficacité du système de santé (Croxon et Maginnis, 2009).

De plus, il s'avère que la conception et la mise en œuvre de différents modèles de supervision peuvent aussi permettre de :

Reconnaitre le caractère efficace et efficient

Les études reconnaissent que la qualité et la vitesse d'apprentissage du stagiaire s'améliorent au sein des modèles de supervision non traditionnels. Certains modèles réussissent même à réduire les coûts de la formation clinique (Coulton et Krimmer, 2005 ; Croxon et Maginnis, 2009)..

Varier l'expérience du superviseur

Le superviseur a l'occasion d'enrichir ses expériences de supervision et de développer de nouvelles compétences et habiletés.

Rendre possible la supervision de stagiaires

Certains milieux n'ont pas les ressources nécessaires pour superviser chaque stagiaire de façon individuelle. Les modèles non traditionnels offrent la possibilité d'adopter un modèle de supervision qui convient à leur réalité (p. ex. : un professionnel qui travaille à temps partiel peut cosuperviser).

Enrichir l'expérience d'apprentissage du stagiaire

Les modèles non traditionnels permettent d'enrichir et même d'accélérer le processus d'apprentissage du stagiaire en l'exposant à une plus grande variété de pratiques. Par exemple, en cosupervision, le stagiaire reçoit la rétroaction de deux superviseurs, alors qu'en supervision de groupe, il a l'occasion d'échanger avec ses pairs (Caldwell et Dodd, 2008).

Développer les habiletés liées au travail en collaboration

Le superviseur comme le stagiaire peuvent tirer profit de cet avantage. En cosupervision, le superviseur, de pair avec un collègue, dirige les apprentissages du stagiaire, tandis qu'en supervision de groupe, le stagiaire est amené à travailler en étroite collaboration avec ses collègues d'études.

Accroitre le nombre de places de stage

Le développement d'autres modèles de supervision permet d'augmenter le nombre de places de stage et par la même occasion, de répondre à un besoin criant en milieu clinique (Blakely, Rigg, Joynson et Oldfield, 2009 ; Caldwell et Dodd, 2008).

Répondre à la pénurie des professionnels

Certains modèles répondent à la pénurie de superviseurs ressentie dans des milieux éloignés ou ruraux ainsi que dans les métropoles (Croxon et Maginnis, 2009). Ils préconisent surtout le partenariat entre plusieurs superviseurs (supervision partagée) et la collaboration des stagiaires entre eux (supervision de groupe et triade), réduisant ainsi le nombre de superviseurs nécessaires à la réussite d'un stage (Cleak et Smith, 2012).

Diminuer l'anxiété chez les superviseurs

Certains modèles contribuent à diminuer le stress ressenti par les superviseurs qui encadrent les stagiaires dans un modèle traditionnel (Caldwell et Dodd, 2008), réduisant ainsi les risques d'épuisement professionnel. Par exemple en cosupervision, les superviseurs se partagent les responsabilités du stage, tandis qu'en supervision de groupe, le superviseur est appuyé par tous les stagiaires du groupe dans le processus de rétroaction. (Blakely et al., 2009 ;Caldwell et Dodd, 2008 ; Cleak et Smith, 2012 ; Croxon et Maginnis, 2009)

3. Activité : Que connaissez-vous des modèles de supervision non traditionnels?