Atelier: Explorer les divers modèles de supervision
Unité 2

Le modèle de supervision partagée : la cosupervision
Unité 2.1 Présentation du modèle de cosupervision

Objectifs spécifiques

  • Nommer les caractéristiques de la cosupervision.
  • Analyser la relation entre les cosuperviseurs dans une situation clinique.

1. Comment décrire la cosupervision ?

Coulton et Krimmer (2005) utilisent le terme cosupervision pour désigner la supervision partagée où deux superviseurs de même profession supervisent, à temps partagé, un stagiaire de la même profession. La cosupervision vise à fournir un environnement où l'apprentissage pratique du stagiaire s'effectue en partenariat constant avec ses cosuperviseurs. Ces derniers collaborent donc pour favoriser le développement des compétences du stagiaire.

La cosupervision est un modèle de supervision non traditionnel qui gagne à être connu et dont la littérature scientifique vante les mérites. Il est d'ailleurs de plus en plus utilisé puisqu'il offre une option pratique pour gérer les difficultés dans le secteur de la santé, notamment les répercussions du changement démographique important dans les sociétés occidentales, la hausse du nombre de professionnels de la santé qui travaillent à temps partiel et la pénurie de professionnels (Caldwell et Dodd, 2008 ; Cleak et Smith, 2012 ; Institut canadien d'information sur la santé, 2011).

La présentation Prezi qui suit explique comment le modèle de cosupervision peut offrir une meilleure base de soutien pour tous les participants.(Adapté de Coulton et Krimmer, 2005)

2. Le rôle de l'établissement postsecondaire

La réussite de la cosupervision ne repose pas entièrement sur les cosuperviseurs et le stagiaire, l'établissement postsecondaire ayant lui aussi une part du gâteau. En effet, c'est à ce dernier que revient la responsabilité de réaliser un jumelage adéquat. Pour ce faire, il doit prendre en considération les occasions d'apprentissage qu'offrent les milieux de stage en plus des champs d'intérêt, des traits de personnalité et des styles d'apprentissage du stagiaire ainsi que des cosuperviseurs. Des superviseurs dont les styles sont différents, mais complémentaires (p. ex. : réfléchi et pragmatique) peuvent être bénéfiques pour le stagiaire qui apprend alors plusieurs manières d'effectuer une même tâche. Par contre, si les divergences sont trop grandes entre les superviseurs, elles peuvent créer des problèmes (tension entre les superviseurs, apprentissage moins efficace du stagiaire, etc.). Selon Coulton et Krimmer (2005), une personne désignée par l'établissement postsecondaire a comme fonction de rencontrer les cosuperviseurs et le stagiaire pour évaluer l'efficacité du processus de cosupervision (transparence, superviseur en tant que modèle pour le stagiaire, etc.).

3. La répartition des tâches

Généralement, deux superviseurs se partagent une pleine charge de supervision. Ils divisent, de façon équitable, les différentes tâches liées à l'encadrement du stagiaire pour assurer une pleine charge de supervision.

Le modèle ci-dessus permet aux deux superviseurs de planifier conjointement l'orientation, la planification des activités cliniques et les évaluations sommatives. Par exemple, un des cosuperviseurs s'occupe principalement des fonctions administratives et de la supervision directe du stagiaire, alors que l'autre participe seulement à la supervision directe du stagiaire. Ce dernier voit à communiquer ses observations à l'autre cosuperviseur pour l'aider à compléter l'évaluation des apprentissages réalisés de stage.

D'après Coulton et Krimmer (2005), il est préférable que les cosuperviseurs aient une responsabilité égale dans toutes les tâches de supervision. En revanche, d'autres études n'évoquent pas aussi clairement cette notion d'égalité dans le partage des tâches. Certaines appuient l'idée d'avoir un responsable principal (Lahenius et Ikävalko, 2012 ; Spooner-Lane, Henderson, Price et Hill, 2007). Pour ces derniers auteurs, le fait de désigner un superviseur principal facilite la communication avec le stagiaire puisque celui-ci se sent lié en tout temps à une personne responsable. On entretient aussi un système continu de formation de superviseurs puisque les superviseurs novices s'exercent à la tâche en présence d'un superviseur d'expérience. De plus, cette répartition des rôles permet aux professionnels à temps partiel de participer au processus.

4. Une situation de cosupervision

Visionnez la vidéo suivante pour observer un exemple de travail conjoint.

La version imprimable contient le verbatim de la vidéo.(.pdf, 31 Ko)

Selon vous, les superviseures s'organisent-elles efficacement ?

Qu'arriverait-il si les superviseures n'avaient pas la même vision de la supervision de stagiaires?

Comment régleriez-vous ce problème ?


Rappel

Si vous avez des questions ou des commentaires, vous pouvez communiquer avec la personne-ressource : caroline.borris@uottawa.ca