Le modèle de supervision partagée : la supervision à
distance
Unité 3.3 : La supervision à distance : un modèle pour moi!

En 2016, Orthophonie et Audiologie Canada (OAC) suggérait de s’appuyer sur les « Lignes directrices visant les aides-orthophonistes » et les « Lignes directrices visant les aides-audiologistes » pour assurer la supervision à distance de stagiaires en orthophonie et audiologie.

L’Ordre des audiologistes et des orthophonistes de l’Ontario (2002, mis à jour 2014) mentionne que le superviseur ou son délégué doit normalement   se   trouver   sur   place. Dans le cas contraire, le stagiaire doit pouvoir communiquer avec son superviseur ou son délégué afin d’obtenir l’aide et le soutien nécessaire pour offrir des soins sécuritaires et de qualité.

L’Ordre des ergothérapeutes du Québec (OEQ, 2014) a publié un document sur diverses considérations liées à la règlementation relativement sur les stages universitaires supervisés à distance. On y traite notamment de la responsabilité professionnelle de l’ergothérapeute, de l’employeur, du milieu de stage et du stagiaire. Les enjeux à l’égard de la confidentialité et de la tenue de dossiers sont abordés stipulant qu’un « mécanisme doit être établi pour permettre l’accès au dossier des clients par l’ergothérapeute superviseur » (p.8). Les enjeux déontologiques soulevés par la cessation de services d’ergothérapie due à la fin d’un stage dans un milieu où les services s’avéraient inexistants doivent pris en compte, en d’autres mots que la cessation de service ne portera préjudice au patient.

Les lignes directrices relatives à la supervision des étudiants en médecine du College of physicians and surgeons of Ontario (2008) mentionne dans son document à l'intention des superviseurs que l'étudiant en médecine peut effectuer des actes réservés sous supervision directe ou indirecte du précepteur selon ses compétences et ce, en accord avec le médecin responsable du patient. Cette directive répond au cadre prescrit par la Loi de 1991 sur les professions de la santé règlementées (LPSR). Cette pratique semble la même dans toutes les provinces et tous les territoires canadiens. Par exemple, dans ses politiques, l'University of Manitoba (2013) fait aussi mention de la supervision à distance et spécifie que celle-ci doit être adaptée par le précepteur au niveau de la compétence de l'étudiant et à son cheminement.

Au Nouveau-Brunswick, aucune supervision à distance où un superviseur était complètement absent du milieu de stage n’a encore été utilisée à ce jour (2016) pour les étudiants en médecine. La formation à distance en médecine est de plus en plus utilisée dans le cadre de la formation continue pour superviser des équipes médicales.

Il n'y a aucune mention spécifique à la supervision à distance dans le document du Conseil canadien des programmes universitaires en physiothérapie (2011) intitulé : « Pour l'entrée en pratique : document d'accompagnement. Directives de formation clinique pour les programmes universitaires canadiens ». Toutefois, on indique dans celui-ci que « la majorité des heures de formation clinique doit être évaluée par un physiothérapeute qualifié (…) et que les étudiants peuvent, en certaines circonstances, être supervisés au quotidien par des professionnels qualifiés appartenant à d'autres disciplines (en fonction des exigences règlementaires provinciales ou territoriales). Ces possibilités de formation clinique permettent aux étudiants d'acquérir de l'expérience dans des milieux de pratique moins traditionnels ou en émergence. » (p.13). Ces directives entrouvrent la voie à la supervision à distance.

Selon l'Ordre des psychologues du Québec (2017), pour la psychothérapie il « est possible d'être supervisé à distance (téléphone ou Web), ou encore par un superviseur à l'extérieur du Québec à la condition que ce dernier soit habilité à pratiquer la psychothérapie sur son territoire et que l'Attestation de supervision de psychothérapie soit signée entre les parties ».

Le College and Association of registered nurses of Alberta (CARNA, 2005) mentionne dans ses lignes directrices que la supervision peut se faire de façon directe, indirecte ou à distance. La supervision à distance se définit comme un processus où le superviseur n'est pas présent physiquement, mais peut être contacté pour de la consultation ou de l'aide via la technologie. Le Alberta Health Service (2017) met aussi dans son site Web des documents à l'intention des stagiaires et des précepteurs en santé qui s'appliquent tant à la supervision directe que la supervision à distance. Il s'agit de document comme un plan d'apprentissage et des outils d'orientation.

Dans son guide sur la supervision professionnelle, l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ, 2009) consacre une courte section à la supervision à distance. On y signale qu'une entente préalable doit être établie pour assurer la gestion des cas urgents et la confidentialité des propos échangés. On suggère l'utilisation des TIC (p. ex : webcam, visioconférence, courriel) afin d'optimiser le processus de supervision. L'écriture est présentée comme une modalité permettant à la fois au stagiaire de structurer sa pensée et d'effectuer une pratique réflexive. De plus, les commentaires des superviseurs peuvent parfois être échangés par écrit et deviennent des documents de référence ce qui permet au stagiaire de les consulter à sa guise. Toutefois, on met en garde le superviseur des défis liés à l'absence de la communication non verbale dans la communication écrite.