Atelier: Façonner le raisonnement clinique
Unité 4

En connaitre davantage sur le raisonnement clinique
Unité 4.2 : Attention aux biais! Une plus grande possibilité d'erreur?

Objectif spécifique

  • Discerner les biais possibles lors de la prise de décision.

Il est suggéré de mettre en garde le stagiaire sur les biais possibles lors de la prise de décision. Ceux-ci peuvent contribuer à faire des erreurs et à prendre une mauvaise décision lors de l'intervention auprès du patient. Ces biais sont générés par divers facteurs résultent de la difficulté qu'éprouve l'être humain à tenir compte de tous les éléments pertinents d'une problématique.

Il existe bon nombre de biais pouvant influencer nos décisions cliniques. En voici quelques-uns :

1. Les biais cognitifs

De multiples biais cognitifs ont été recensés par les études qui se sont attardées à la question (Graber et al., cité par Norman et Eva, 2010). Les biais cognitifs sont associés à une évaluation de données fautives; c'est à dire par des erreurs d'interprétations ou de perceptions. Ils sont généralement inconscients. D'ailleurs, il s'agit du type de biais le plus fréquemment rencontré dans le raisonnement clinique des professionnels de la santé (Berner et Graber, cités par Norman et Eva, 2010).

Activité : Les types de biais cognitifs

Afin de commencer votre réflexion sur les biais possibles dans la prise de décision, tentez d'associer la BD au type de biais cognitif représenté.

Pour en savoir plus, consulter la version imprimable : Attention aux biais! Une plus grande possibilité d'erreur? (.pdf, 67 Ko).

2. Deux autres types de biais

Nous avons présenté les biais cognitifs car ils sont plus fréquents. D'autres biais peuvent aussi venir fausser l'analyse des données. Voici d'autres types de biais rencontrés en situations cliniques :

Le biais associé aux connaissances

Le biais associé aux connaissances est lié à seulement 3,4% des erreurs de diagnostic (Graber et al., 2005). Toutefois, il est répandu chez les stagiaires puisqu'ils sont en situation d'apprentissage et qu'ils n'ont pas nécessairement été exposés à autant de cas que les professionnels chevronnés.

Ce biais se présente sous deux formes, soit que les connaissances du professionnel sont insuffisantes ou encore, qu'elles sont inexistantes.

Le biais associé à l'attitude

Selon Berner et Graber (cités par Norman et Eva, 2010), les professionnels démontrant une attitude de confiance trop prononcée en leurs capacités sont plus à même de commettre des erreurs de raisonnement. Une trop grande confiance en ses aptitudes professionnelles peut biaiser le raisonnement clinique parce qu'elle peut faire en sorte que le clinicien soit trop certain de ses interprétations et de son diagnostic. Cela l'expose par le fait même à d'autres biais qui ont déjà été présentés, en particulier celui de l'effet de l'ancre (le clinicien est si convaincu de son diagnostic qu'il ne considérera pas les autres possibilités).

En tant que superviseur, il importe de savoir repérer ces biais de raisonnement chez le stagiaire. Il faut lui faire remarquer les lacunes dans son processus décisionnel pour stimuler sa pratique réflexive et l'inciter à prendre connaissance des dangers auxquels il s'expose en tant que futur professionnel. En prenant conscience des biais de raisonnement, le stagiaire diminue la probabilité d'en commettre.

Consultez la version imprimable : Autres types de biais (.pdf, 62 Ko).