Orientation à l’unité 1

Dans cette unité, vous serez outillé pour Reconnaître les caractéristiques du SdEP.

Schéma sur lequel le 1re R (Reconnaitre le SdEP parmi les autres atteintes à la santé mentale) de la démarche des quatre R (Reconnaître, Repérer, Relever et Reconnecter) pour prévenir le SdEP est mis en évidence.

La santé mentale : mal comprise ou encore taboue?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, commençons en abordant la santé mentale en général. Un individu qui ne présente pas de maladie mentale est-il nécessairement en bonne santé mentale?

Voilà une bonne question à se poser dans le cadre de cet atelier.

Les problèmes de santé mentale sont en croissance partout dans le monde (OMS, 2021).

La santé mentale devient donc un sujet d'intérêt pour les professionnels de la santé, les décideurs, les gestionnaires ainsi que pour tous les acteurs de la société, car nous comprenons maintenant son importance au chapitre de la santé globale et du bien-être et ses effets sur le plan organisationnel, car il peut affecter jusqu’à 50 % du personnel.

Chaque année, 1 personne sur 5 vit un épisode de détresse psychologique.

Ce qui est encore plus tragique :

60 %

« ... 60 % des personnes éprouvant un problème de santé mentale ou une maladie mentale ne demandent pas d’aide par crainte d’être étiquetées. »

Commission de la santé mentale du Canada, 2021

La santé mentale est un facteur majeur et déterminant dans la qualité de vie des individus, mais aussi dans leur appréciation de leur travail, qui occupe le tiers de leur temps. De ce fait, le travail a inévitablement des répercussions majeures sur la santé mentale.

D’ailleurs, à ce sujet,

70 %

70 % des employés canadiens sont préoccupés par la santé et la sécurité psychologique au travail.

Commission de la santé mentale du Canada, 2021

À ce propos, nous vous proposons une réflexion à la suite d’une première vidéo.

assignment Activité : Une équipe de travail frustrée

info_outline Consignes :

  1. Visionnez la vidéo suivante en cliquant sur le bouton. Une nouvelle fenêtre s’ouvrira.
  2. Pour fermer, cliquez sur la zone extérieure de la vidéo.
  3. Répondez aux questions suivant la vidéo.
  4. Consultez la rétroaction pour en apprendre davantage.
Vidéo : Une équipe de travail frustrée

Transcription (.pdf, 111 Ko)

Rétroaction

Longtemps, le SdEP a été perçu comme une faiblesse (une faille) chez les personnes atteintes. Sujet tabou parmi les professions de la santé, ceux qui vivaient avec ce désarroi tentaient de le cacher. Maintenant que ce syndrome mieux connu et compris sort de l'ombre, cette perception tend à changer pour le mieux. Néanmoins, des situations comme celle présentée dans la vidéo persistent encore trop souvent. Fréquemment, une atteinte de la santé mentale est plus taboue qu’une atteinte de la santé physique.


Le manque de connaissances autour des conditions qui affectent la santé mentale amène encore aujourd’hui des préjugés, des réactions négatives et de la frustration.

Malgré l’augmentation du nombre de personnes atteintes du SdEP, la stigmatisation est encore très et trop présente (avant, pendant et lors du retour au travail) et personne n’est à l’abri.

Malgré les avancées en termes d'acceptation de ce syndrome, il persiste à prendre de l'ampleur. Il faut donc continuer à changer les mentalités et mettre en place diverses initiatives pour favoriser le bien-être et contrer la stigmatisation qui est encore très et trop présente, car personne n’est à l’abri.

Qu’entend-on par santé mentale?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé mentale comme :

« Un état de bien-être dans lequel la personne :

Une professionnelle tient ses mains sur le ventre d’une femme qui est enceinte

peut se réaliser (se sentir compétente, utile, éprouver un sentiment positif de bien-être…),

Une femme la tête appuyés vers l’arrière écoute de la musique avec des écouteurs

surmonte les tensions normales de la vie (moyens pour faire face aux défis de la vie, gérer le stress, les demandes au quotidien),

Une main trace une ligne vers le haut

accomplit un travail productif et fructueux (notion de travail importante, car on y passe le tiers de notre vie) et

Une main trace une ligne vers le haut

contribue à la vie de sa communauté (avoir un sentiment d’appartenance ou de valorisation en soutenant les gens de la communauté) ».


Référence

Le SdEP : une maladie mentale ou non?

Image de trois bulles de couleur différente comprenant un point d’interrogation

Qu’en pensez-vous?

Tout d’abord, il est important de souligner que le syndrome d'épuisement professionnel n'est pas un diagnostic médical en soi. Il n'apparaît pas dans certaines classifications connues des pathologies psychiatriques, tels que le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5), publié par l'American Psychiatric Association (APA).

Néanmoins, dans la Classification internationale des maladies (CIM-11) de l'Organisation mondiale de la santé, le SdEP est mentionné dans la catégorie des problèmes liés aux difficultés à gérer sa vie. Depuis 2019, la CIM-11 inclut le SdEP dans les phénomènes occupationnels.

La distinction entre la maladie mentale et la santé mentale est complexe à saisir. Elle peut être mieux comprise à l’aide du schéma suivant :

Croisement de deux continuums

Deux axes dont l'un perpendiculaire qui représente en  haut l'absence de la maladie mentale et en bas  la maladie mentale et un axe horizontal qui représente à gauche la santé mentale optimale et à droite la santé mentale non optimale comprenant en plus une description dans chaque quadrant
Maladie mentale

Dans certaines professions, le terme « atteinte à la santé mentale » est préféré au terme « maladie mentale » qu’elles trouvent stigmatisant.

Référence

Sur ce schéma, on trouve à une extrémité de l’axe horizontal, la santé mentale optimale et à l’autre, la santé mentale non optimale. Sur l’axe vertical, on trouve à une extrémité, l’absence de maladie mentale et à l’autre, la présence de maladie mentale. Ce schéma tient compte du fait que même si une personne est atteinte de maladie mentale, il lui est possible de jouir d’une santé mentale optimale.


assignment Activité : Pouvez-vous situer le SdEP dans le schéma?

info_outline Consigne : sélectionnez le quadrant dans lequel vous situeriez le SdEP.

Référence

Rétroaction

Le SdEP devait être situé dans le quadrant supérieur droit, car en effet, il ne s’agit pas d’une maladie mentale mais cela affecte tout de même la qualité de la santé mentale.

Le SdEP : un syndrome complexe à définir

Trois émoticônes : souriante, neutre et grimaçante. Un doigt pointe vers l’émoticône souriante.

Le syndrome d'épuisement professionnel (SdEP) affecte donc la santé mentale d’un individu.

Bien que cet atelier porte sur le SdEP chez les professionnels de la santé, il n’y a pas que ces personnes qui peuvent être atteintes du SdEP. Les gens qui travaillent dans toutes les professions ainsi que les proches aidants peuvent souffrir des conséquences dévastatrices du SdEP.

Il touche donc l'ensemble des professionnels, éducateurs, soignants naturels et plus particulièrement ceux qui doivent établir une relation d'aide.

Par le fait même, ce syndrome place une pression grandissante sur les fournisseurs de soins de santé.

Voilà pourquoi il est primordial d'informer les professionnels sur le SdEP et de leur donner des stratégies qui favorisent leur résilience. La résilience occupe d'ailleurs une place de choix dans les dernières unités de cet atelier, car elle se situe au cœur de la recherche du bien-être de l'individu. 

Un peu d’histoire sur le SdEP

Le SdEP est un phénomène qui a sans doute toujours existé.

Une photo de M. Freudenberger


Herbert M. Freudenberger


Droits d’auteur obtenus pour utilisation de la photo de M. Freudenberger, gracieuseté de Mme Freudenberger, le 16 juin 2015.

Bien que plusieurs précurseurs aient décrit et examiné des phénomènes apparentés au syndrome d'épuisement professionnel, c'est en 1974, sous la plume d'Herbert Freudenberger, qu'est apparu le terme burnout (en français SdEP) tel qu'on l'entend aujourd'hui.

Une photo de M. Freudenberger


Christina Maslach


Droits d’auteur obtenus pour utilisation de la photo de Professeure Christina Maslach, gracieuseté de Professeure Christina Maslach, le 10 juin 2015.

Dès 1976, les travaux publiés par Christina Maslach, psychologue ayant étudié les émotions en milieu de travail et chercheuse clé dans le développement du concept, ont permis de mieux définir le SdEP. Elle explique que le SdEP peut être le résultat d'une relation difficile entre une personne et son milieu de travail, phénomène analogue aux relations interpersonnelles. Lorsqu'il y a un problème ou une situation difficile au travail, tout comme dans un couple, il est rare qu'une seule personne en soit la cause. Les recherches de Maslach auprès de professionnels en relation d'aide ont aussi permis de cerner les dimensions du SdEP.

Le SdEP, par sa définition et par le fait qu’il n’est pas un diagnostic médical, regroupe un ensemble de signes et de symptômes qui se présentent progressivement chez le professionnel.

Bien que la définition du SdEP se modifie et se clarifie au fil des ans, il ne semble pas exister de consensus sur le sujet au niveau international et les débats se poursuivent. Néanmoins, certains concepts qui caractérisent le syndrome font l'unanimité, notamment son lien :

  • direct au travail;
  • au stress répété.

Références

Afin de clarifier le tout, la définition de Maslach et Leiter (2018) est utile. Ils définissent le SdEP comme :

Un syndrome psychologique qui se développe à la suite d’une exposition prolongée à des stresseurs interpersonnels présents au travail et où l’individu n’a pas les ressources adéquates pour y faire face.

Adapté et traduit de Maslach et Leiter, 2018, p. 103

L’unité 2 abordera d’ailleurs la notion de stress chronique pour vous aider à mieux comprendre le rôle de ce dernier dans l’apparition du SdEP.

De plus, nous savons maintenant que le SdEP se manifeste en raison de la vulnérabilité humaine face à des conditions dans lesquelles l’individu perçoit une incohérence entre :

  • La charge de travail et les ressources disponibles
  • Le niveau de contrôle possible au travail et celui qui est souhaité
  • Le niveau de reconnaissance offerte et celui qui est espéré
  • La justice perçue et celle qui est recherchée
  • Les valeurs du milieu de travail et les siennes, etc.

Référence

Quelques caractéristiques du SdEP

Bien que les caractéristiques du SdEP soient variables, il est tout de même possible de discerner les plus communes et récurrentes pour nous aider à le reconnaître.


assignment Activité : Les caractéristiques identifiables du SdEP

info_outline Consignes :

  1. Appuyez sur les flèches ou les cercles pour naviguer d’un énoncé à l’autre.
  2. Indiquez si la caractéristique est vraie ou fausse.
  3. Consultez la rétroaction.
Un sablier rempli d’horloges au lieu de sable.
  1. Le SdEP s’installe rapidement chez un individu. Cela ne prend qu’une expérience traumatisante.
(1/5)
Un monsieur qui tient une chandelle allumée sous un bras et sa mallette dans l’autre main.
  1. La particularité du SdEP est qu’il n’est associé qu’au travail.
(2/5)
Un cube comprenant des blocs de différentes couleur.
  1. Les sources du SdEP sont plurifactorielles et multidimensionnelles.
(3/5)
9 petits bonhommes de couleurs différentes qui représentent des microbes.
  1. Le SdEP est contagieux.
(4/5)
Un monsieur qui a les traits tirés se re4agre dans le miroir.
  1. Le SdEP et le stress vont main dans la main.
(5/5)

Mieux comprendre l’aspect multidimensionnel du SdEP

Presque tous les auteurs embrassent le concept multidimensionnel du SdEP et proposent trois dimensions pour mieux le définir et le comprendre, soit :

Un homme assis devant son écran se couvre le visage avec ses deux mains.

L’épuisement émotionnel

Deux professionnels de la santé regarde l'écran d'une patiente entrant dans une machine IRM.

La déshumanisation de la relation avec le patient

Une professionnelle de la santé est assise par terre avec les coudes appuyés sur ses genoux et regarde au loin

Le faible sentiment d’accomplissement personnel

Références

Voyons en quoi elles consistent.

L'épuisement émotionnel

Pour apprendre à reconnaître les signes de l‘épuisement professionnel, faites cette activité.

assignment Activité : Découvrez l’épuisement émotionnel

info_outline Consignes :

  1. Visionnez la vidéo suivante en cliquant sur le bouton. Une nouvelle fenêtre s’ouvrira.
  2. Pour fermer, cliquez sur la zone extérieure de la vidéo.
  3. Répondez à la question suivant la vidéo.
  4. Validez vos réponses à l’aide du texte ci-dessous.
Vidéo : L’épuisement émotionnel

Transcription (.pdf, 104 Ko)

L'épuisement émotionnel, souvent considéré comme la dimension la plus constante du SdEP, est marqué par l'épuisement physique et psychique du professionnel, causé par l'exposition chronique et prolongée du professionnel à des conditions de travail adverses et stressantes.

Découvrez les caractéristiques de cette dimension

Ce dernier :

  • Entre dans un état de fatigue extrême qui n'est pas amélioré par le repos
  • A l'impression d'être constamment débordé, sans énergie et impuissant devant son malaise
  • Éprouve le sentiment d'être complètement vidé au travail, en perte d’énergie
  • Peine à gérer de nouvelles émotions et à exprimer les siennes « comme s’[il] avait atteint son seuil de saturation émotionnelle », ce qui peut mener à des explosions émotionnelles fortes ou encore à un hyper-contrôle des émotions

La déshumanisation de la relation avec le patient

Pour apprendre à reconnaître les signes de la déshumanisation de la relation avec le patient, faites cette activité.

assignment Activité : Découvrez la déshumanisation de la relation

info_outline Consignes :

  1. Visionnez la vidéo suivante en cliquant sur le bouton. Une nouvelle fenêtre s’ouvrira.
  2. Pour fermer, cliquez sur la zone extérieure de la vidéo.
  3. Répondez à la question suivant la vidéo.
  4. Validez vos réponses à l’aide du texte ci-dessous.
Vidéo : La déshumanisation de la relation avec le patient

Transcription (.pdf, 112 Ko)

La déshumanisation de la relation est une modification progressive, insidieuse et sournoise de la relation avec autrui. Pour certains auteurs qui préconisent la progression entre les dimensions du syndrome, elle devient un mécanisme de défense contre l'épuisement émotionnel.

Découvrez les caractéristiques de cette dimension

Ainsi, le professionnel :

  • Procède à un changement comportemental, souvent à son insu, marqué par une mise à distance et un détachement du patient
  • Endosse des conduites d'évitement et d'isolement pour se protéger
  • Transforme sa vision des patients dû à son indifférence grandissante et son manque d'empathie envers eux. En effet, les patients peuvent être réduits à des objets, des cas, des numéros ou encore à leurs organes malades

La combinaison de ces comportements provoque une sécheresse relationnelle qui peut mener jusqu'à la maltraitance. D'ailleurs, malgré la transformation insidieuse, le professionnel s'aperçoit tout de même de son malaise et le vit difficilement, l'associant à un échec personnel.

Le faible sentiment d'accomplissement personnel

Pour apprendre à reconnaître les signes du faible sentiment d’accomplissement personnel, faites cette activité.

assignment Activité : Découvrez le faible sentiment d’accomplissement personnel

info_outline Consignes :

  1. Visionnez la vidéo suivante en cliquant sur le bouton. Une nouvelle fenêtre s’ouvrira.
  2. Pour fermer, cliquez sur la zone extérieure de la vidéo.
  3. Répondez à la question suivant la vidéo.
  4. Validez vos réponses à l’aide du texte ci-dessous.
Vidéo : Le faible sentiment d’accomplissement personnel

Transcription (.pdf, 109 Ko)

Malgré le fait qu’un sentiment d'accomplissement personnel puisse être un trait de personnalité individuel, s’il est faible, il peut aussi faire partie du SdEP, notamment comme conséquence des deux autres dimensions. En effet, le malaise professionnel se poursuit et est marqué par le fort sentiment d'échec du soignant.

Découvrez les caractéristiques de cette dimension

Ainsi, le professionnel :

  • Multiplie les sentiments d'inefficacité, d'inutilité et d'incompétence au travail
  • Doute non seulement de ses capacités professionnelles, mais aussi de lui-même en général, ce qui mène à une dévalorisation de soi, un manque de productivité et ce qui provoque de la frustration chez le soignant 

assignment Activité : Testez vos connaissances sur les dimensions du SdEP!

Testez vos connaissances sur les dimensions du syndrome d'épuisement professionnel avec cette activité.

info_outline Consignes :

  1. Lisez les énoncés fournis dans la première colonne. 
  2. Déterminez la dimension appropriée.
  3. Cliquez sur le bouton de votre choix.
  4. La rétroaction apparaîtra automatiquement.
  Un homme assis devant son écran se couvre le visage avec ses deux mains. Deux professionnels de la santé regarde l'écran d'une patiente entrant dans une machine IRM.. Une professionnelle de la santé est assise par terre avec les coudes appuyés sur ses genoux et regarde au loin.
Énoncés Épuisement émotionnel Déshumanisation de la relation avec le patient Faible sentiment d’accomplissement personnel
1. La dimension la plus constante.
2. Sentiment d’échec, d’inefficacité, d’inutilité et d’incompétence au travail. 
3. Mise à distance du patient. 
4. Instabilité émotionnelle. 
5. Souvent la conséquence des deux autres dimensions.
6. Mécanisme de défense contre l’épuisement émotionnel. 
7. Pas amélioré par le repos. 
8. Indifférence envers le patient.
9. Dévalorisation de soi. 
10. Extrême fatigue.
11. Vidé au travail. 

Téléchargez la version imprimable : Les dimensions du syndrome d'épuisement professionnel (.pdf, 241 Ko).

Après avoir vu la description des trois dimensions, on pourrait bonifier la définition de Maslach et Leiter (2018) vue plus tôt ainsi que votre définition indiquée dans le pré-atelier.

Relire votre définition et la bonifier au besoin.

La définition plus complète du SdEP est la suivante :

Un syndrome psychologique caractérisé par une combinaison de l’épuisement émotionnel et physique, la déshumanisation de la relation et un faible sentiment d’accomplissement personnel qui se développe à la suite d’une exposition prolongée à des stresseurs interpersonnels présents au travail où l’individu n’a pas les ressources adéquates pour y faire face.

Maslach et Jackson, cités dans O’Connor et al., 2018

Les débats sur le sujet

Question de réflexion


Selon vous, est-ce que les trois dimensions doivent être atteintes pour souffrir du SdEP? Justifiez votre réponse.

Un stagiaire qui réfléchit

Comme il a déjà été mentionné, bien que presque tous les auteurs adoptent l’aspect multidimensionnel du SdEP, des débats persistent, notamment sur l'interdépendance ou non des dimensions ainsi que sur l'importance de l'une par rapport à l'autre.

Interdépendance ou indépendance?

Interdépendance
3 boites avec le titre de chaque dimension présentées à l’horizontal

Certains auteurs voient l'épuisement émotionnel, la déshumanisation de la relation et le faible sentiment d'accomplissement personnel comme une triade diagnostique aux composantes interdépendantes et progressives du SdEP. Les dimensions forment alors une suite progressive nécessaire au développement du SdEP : un épuisement émotionnel élevé causant une déshumanisation prononcée de la relation et conséquemment, une diminution du sentiment d'accomplissement personnel.

Indépendance
3 boites avec le titre de chaque dimension présentées à la verticale

D'autres, au contraire, affirment que les dimensions sont indépendantes et qu’il est possible d’avoir diverses combinaisons des trois dimensions pour souffrir du SdEP.

Quelle dimension est la plus importante?

3 boites avec le titre de chaque dimension présentées à la verticale

D'une part, certains auteurs qui ont une vision tridimensionnelle accordent plus d'importance à l'épuisement émotionnel. Cette dimension leur semble centrale et constante au syndrome.

3 boites avec le titre de chaque dimension présentées à la verticale

Par ailleurs, d'autres auteurs estiment que la déshumanisation de la relation avec le patient constitue le « noyau dur du syndrome ».

Peut-on mesurer le risque de souffrir du SdEP?

Le Maslach Burnout Inventory (MBI) est le premier instrument de mesure élaboré pour dépister la présence du SdEP chez les professionnels au début des années 1980, créé par Maslach et Jackson. Même si ce dernier est parfois remis en question pour ses paramètres psychométriques et que plusieurs autres tests ont été créés pour mesurer le SdEP, le MBI demeure celui qui est le plus utilisé en recherche dans le monde. C’est d’ailleurs pour cette raison que la définition tridimensionnelle du SdEP est devenue un concept de base dans l'étude du syndrome.

Ce test autoadministré comprend 22 questions et prend environ 15 minutes à remplir.

Pour passer ce test, ouvrez : Le Maslach Burnout Inventory MBI-HSS pour professionnels de la santé .

Concepts clés

Cette unité vous a permis de découvrir que :

  • Le SdEP est directement lié au travail et au stress répété.
  • La plupart des auteurs adoptent l’aspect multidimensionnel du SdEP et proposent trois dimensions pour mieux le définir et le comprendre, soit :
  1. L’épuisement émotionnel : la dimension la plus constante du SdEP, marquée par l'épuisement physique et psychique du professionnel, causé par l'exposition chronique et prolongée du professionnel à des conditions de travail adverses et stressantes
  2. La déshumanisation de la relation avec le patient : modification progressive, insidieuse et sournoise de la relation avec autrui
  3. Le faible sentiment d’accomplissement personnel : marqué par le fort sentiment d'échec du professionnel, les sentiments d'inefficacité, d'inutilité et d'incompétence au travail
  • Des débats persistent sur l'interdépendance (triade diagnostique) ou non des dimensions ainsi que sur l'importance de l'une par rapport à l'autre.
  • Le Maslach Burnout Inventory (MBI) est le premier instrument de mesure élaboré pour dépister la présence du SdEP chez les professionnels. Il est l’outil le plus utilisé en recherche dans le monde, même si ce dernier est parfois remis en question pour ses paramètres psychométriques.

Votre cheminement dans l’atelier

Une barre de progression indiquant que l'apprenant a réalisé 20 % de l'atelier

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