Orientation à l’unité 2

Dans cette unité, vous serez outillé pour Repérer le SdEP parmi les autres atteintes à la santé mentale.

Schéma sur lequel le 2e R (Repérer le SdEP parmi les autres atteintes à la santé mentale) de la démarche des quatre R (Reconnaître, Repérer, Relever et Reconnecter) pour prévenir le SdEP est mis en évidence

Quelles sont les conséquences possibles du SdEP sur l’individu?

Questions de réflexion


Connaissez-vous des gens qui ont souffert du SdEP ou avez-vous vécu une période de détresse dont les signes et symptômes s’apparentaient au SdEP?

Que ce soit le cas ou non, êtes-vous en mesure de penser aux symptômes possibles que ce syndrome peut avoir chez un individu? Écrivez quelques réponses dans la case ci-dessous.

Rétroaction

Comparez vos réponses avec le texte qui suit.

Le modèle à cinq étapes, présenté ci-dessous, est très utile pour comprendre l’apparition et l’évolution des signes et symptômes du SdEP.


info_outline Consigne : cliquez sur chaque étape pour découvrir les signes et symptômes associés à chaque étape.

Lune de miel

Dans cette phase, la personne se sent en contrôle de la situation. Malgré une semaine occupée, elle réussit à se reposer et se sent énergisée la semaine suivante. Elle présente les caractéristiques suivantes :

  • Satisfaction au travail
  • Acceptation des responsabilités
  • Maintien des niveaux d’énergie
  • Optimisme
  • Engagement envers le travail
  • Besoin de faire ses preuves
  • Créativité
  • Productivité élevée

Si aucune stratégie de prévention n’est mise en place, le processus d’évolution du SdEP peut débuter en raison de la surcharge de travail.

Apparition du stress

Dans cette phase, la personne réalise que certaines journées sont plus difficiles que d’autres. Elle commence à présenter des signes de stress. Elle priorise le travail et néglige sa vie familiale et sociale. Certains facteurs peuvent apparaître, tels que :

  • Atteintes cardiovasculaires
  • Diminution de la concentration
  • Problèmes d’attention et de mémorisation
  • Irritabilité, inflexibilité et agressivité envers les autres qu’elle rend responsables de ses problèmes
  • Instabilité émotionnelle
  • Anxiété
  • Changements au niveau de l’appétit
  • Problèmes gastro-intestinaux (incluant les ulcères gastriques)
  • Troubles de sommeil (ce qui accentue les problèmes de santé et la baisse du système immunitaire)
  • Diminution de la productivité
  • Évitement des prises de décision
  • Maux de tête
  • Négligence des besoins personnels
  • Épuisement physique et émotionnel

Présence de stress chronique

Dans cette phase, le stress est bien installé. La personne peut développer un sentiment d’échec et d’impuissance. Puisque les efforts à eux seuls ne sont plus suffisants pour accomplir les tâches reliées au travail et que ceux-ci ne sont pas reconnus par les pairs, les patients ou le patron, la personne peut développer une diminution du sentiment d’accomplissement. On peut observer certaines manifestations, telles que :

  • Fatigue chronique
  • Habitude de procrastination
  • Sentiment de rancune
  • Retrait social
  • Comportement agressif
  • Apparition de l’apathie
  • Épuisement physique et émotionnel chronique
  • Attitude cynique
  • Diminution de la libido
  • Déni de la présence de problèmes
  • Sentiment de menace
  • Sentiment d’être sous pression
  • Consommation de médicaments, de drogues et/ou d’alcool

SdEP

Dans cette phase, la personne présente un désespoir et une désillusion. L’apathie est bien installée. La personne atteinte ne voit pas comment elle peut s’en sortir. Elle est résignée et indifférente. On pourrait observer certains phénomènes, tels que :

  • Obsessions sur les problèmes
  • Regard pessimiste
  • Nombreux symptômes physiques (maux de tête, problèmes gastro-intestinaux, atteintes musculosquelettiques)
  • Doute de soi
  • Isolement social
  • Négligence de ses besoins personnels
  • Changement de comportements
  • Épuisement physique et émotionnel chronique

SdEP chronique

Dans cette phase, les symptômes du SdEP sont bien installés et les problèmes physiques et émotionnels sont importants. C’est souvent à ce stade que la personne se rend compte qu’elle doit aller chercher de l’aide. En plus des symptômes de la phase de SdEP, il peut y avoir présence de :

  • Tristesse chronique
  • Symptômes de dépression

Téléchargez la version imprimable : Les conséquences possibles du SdEP sur l’individu (.pdf, 280 Ko).

Vous avez sans doute constaté que ce modèle en cinq étapes présente l’apparition des trois dimensions de manière interdépendante, selon une triade diagnostique.

En plus des symptômes décrits dans le modèle à cinq étapes, on note chez la personne atteinte du SdEP d’autres changements.

Cette dernière :

  • S’absente plus souvent du travail (absentéisme)
  • Peut ressentir une baisse de satisfaction au travail
  • Peut se sentir malheureuse
  • Se présente au travail avec des symptômes
    Ainsi, elle travaille, mais n’est pas productive (présentéisme). Son corps est présent, mais pas son esprit.

La liste de signes et symptômes aurait pu s’allonger encore. En effet, plus de 130 symptômes ont été répertoriés dans la littérature.

Quelles sont les conséquences possibles du SdEP sur les soins de santé?

1. BD illustrant une infirmière qui tente de répondre, en vain, aux diverses demandent de ses patients; 2. BD illustrant une infirmière qui s’inquiète de faire une erreur de distribution de médicaments

Le SdEP engendre de nombreuses conséquences sur les soins.

Nous retrouvons notamment l’augmentation :

  • des coûts en santé
  • du nombre de chutes chez les patients
  • de l’insatisfaction des patients
  • du temps de récupération
  • du nombre d’erreurs
  • du nombre d’accidents de travail
  • du roulement de personnel
27 %

Quelque 27 % des infirmières quittent leurs emplois au cours de la première année. Ce taux est pour ainsi dire le double de celui des infirmières plus expérimentées qui est de 15 %.

saviez vous que

Ce phénomène du roulement de personnel contribue à la pénurie de professionnels. Le recrutement, le processus de sélection et d’entrevue du nouveau personnel, la baisse de productivité lors de l’entrée en fonction du nouvel employé, la diminution du moral du groupe lorsqu’un employé quitte ne sont que quelques exemples des coûts engendrés par le roulement de personnel.

D'ailleurs, le roulement de personnel auquel s'ajoute la pénurie de professionnels est intimement lié à la baisse de productivité puisqu'ils mènent fréquemment à une désorganisation des soins ainsi qu'à une augmentation de la possibilité de contagion du SdEP.

Nous retrouvons aussi, la diminution :

  • de la qualité des soins
  • du niveau de sécurité des patients
  • de l’empathie des professionnels envers les patients
  • de la productivité et du rendement, car la personne est moins efficace et moins rigoureuse dans ses démarches

Les conséquences du SdEP sont similaires à celles de la dépression et de plusieurs atteintes à la santé mentale. De plus, il n’existe pas d’outil standardisé et valide pour diagnostiquer le SdEP. C’est pourquoi il peut être difficile de distinguer le SdEP des autres atteintes.

Voyons donc les atteintes qui s’apparentent souvent au SdEP.

Suis-je atteint de dépression?

un groupe de personnes hétérogènes se tiennent debout les bras croisés.

La dépression est une maladie mentale très fréquente. Elle touche plus de 264 millions de personnes et constitue la principale cause d’incapacité dans le monde.

38 %

« Selon un sondage réalisé en 2017, 38 % des Canadiens ont déclaré que, au moins une fois au cours de l’année écoulée, ils avaient éprouvé un sentiment de tristesse ou de désespoir presque tous les jours pendant plus de deux semaines ».

Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), le trouble dépressif caractérisé se manifeste par la présence de symptômes pendant au moins deux semaines.

Ces symptômes doivent présenter un changement par rapport aux habitudes antérieures de la personne.

Symptômes obligatoirement présents (1 ou 2)

  • Humeur dépressive
  • Perte d’intérêt ou de plaisir

Symptômes possibles (5 parmi les suivants)

  • Humeur dépressive présente presque toute la journée
  • Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes les activités
  • Changement du poids (perte ou gain) en l’absence d’un régime
  • Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours
  • Agitation ou ralentissement psychomoteur
  • Fatigue ou perte d’énergie
  • Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée
  • Diminution de la capacité de penser ou de se concentrer
  • Pensées de mort récurrentes

Autres conditions

Avec la dépression, les symptômes de la personne atteinte engendrent une altération du fonctionnement social, professionnel ou d’autres domaines.

Les symptômes observés ne doivent pas être dus aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre maladie.

Puisque les symptômes de la dépression peuvent être présents dans le SdEP, il est indiqué d’utiliser des outils de dépistage de la dépression en plus de ceux du SdEP (par exemple le MBI vu à l’unité 1).

Quelles sont les différences entre le SdEP et la dépression?

info_outline Consigne : cliquez sur les symboles pour distinguer le SdEP de la dépression.

Fatigue de compassion ou détresse empathique?

Les spécialistes s’entendent pour dire qu’il est difficile de différencier clairement les termes employés pour définir l’état de stress intense que vivent les professionnels. La fatigue de compassion est souvent décrite dans la littérature entourant le SdEP.

Qu’est-ce que la fatigue de compassion?

Peut-on vraiment faire preuve de trop de compassion?

La neuroscience peut nous aider à répondre à ces questions.

Que se passe-t-il lorsqu’on est témoin de la souffrance d’une personne?

Lorsqu’une personne constate l’état émotif ou la souffrance de l’autre, il y a une résonnance de ces émotions chez elle. C’est ce qu’on appelle l’empathie. Cette empathie est normale, mais elle peut entraîner la détresse.


Que se produit-il lorsqu’une personne chemine vers la détresse empathique?

info_outline Consigne : cliquez sur chaque étape ci-dessous pour explorer l’exemple d’un professionnel qui offre des soins à une femme ayant subi une chirurgie.

Constat de la souffrance d’autrui

Durant son quart de travail, le professionnel constate le contexte socioéconomique défavorisé de sa patiente. Il sait que ce sera difficile pour la patiente de récupérer, qu’elle souffrira, qu’elle sera isolée et donc très vulnérable. Il y a un écho chez le professionnel de la souffrance de sa patiente. Il ressent de l’empathie.

Discours intérieur

Son réflexe est de se demander : « Comment atténuer ou éradiquer cette douleur? Je me sens responsable de la souffrance de ma patiente ». Lorsque le professionnel adopte ce discours interne, c’est comme s’il devenait responsable de la souffrance de sa patiente, comme s’il la prenait sur ses épaules. La douleur de l’autre devient alors son propre fardeau. Le professionnel est par conséquent habité d’une forme d’anxiété. Il veut régler la situation.

Espace mental

Ce discours intérieur engendre l’envahissement de l’espace mental du professionnel. Son espace mental devient complètement habité par la souffrance de l’autre, sa résonnance et son désir de combattre la douleur de sa patiente.

Résultats

Le professionnel stimule alors des réseaux neuronaux de son cerveau associés à la douleur. Le professionnel se met à souffrir lui aussi. Il tombe en détresse empathique et il s’effondre.

Références


En résumé :

La voie vers la détresse empathique

1
Constat de la souffrance d’autrui
  • Observation ou constatation de la souffrance d'une personne
  • Sentiment d'empathie
2
Discours intérieur
  • « Comment atténuer ou éradiquer cette douleur dont je suis témoin? Je me sens responsable de la souffrance d’autrui. »
3
Espace mental
  • Entièrement habité par la souffrance de l’autre
4
Résultats
  • Aires du cerveau associées à la douleur activées
  • Effondrement et détresse empathique

Références

Que se produit-il lorsqu’une personne chemine vers la compassion (ou la bienveillance)?

info_outline Consigne : cliquez sur chaque étape ci-dessous pour explorer l’exemple d’un professionnel qui offre des soins à une femme ayant subi une chirurgie.

Constat de la souffrance d’autrui

Cette étape est la même que dans l’exemple précédent. Durant son quart de travail, le professionnel constate le contexte socioéconomique défavorisé de sa patiente. Il sait que ce sera difficile pour la patiente de récupérer, qu’elle souffrira, qu’elle sera isolée et donc très vulnérable. Il y a un écho chez le professionnel de la souffrance de sa patiente. Il ressent de l’empathie. C’est normal.

Discours intérieur

Ici, la réaction et le discours intérieur du professionnel sont différents. Le professionnel se demande « Quelle forme de bien-être, de réconfort, même minime, puis-je offrir ici et maintenant? ». Lorsque le professionnel tient ce discours interne, il adopte une posture de bienveillance. Il est motivé à aider. Les gestes de bienveillance que le professionnel peut poser par la suite peuvent être bien simples, par exemple :

  • Apporter un verre d’eau, une serviette humide ou autre
  • Ouvrir une fenêtre
  • Poser la main sur l’épaule
  • Dire une parole bienveillante

Espace mental

Tout à coup, l’espace mental du professionnel n’est plus un espace mental qui est totalement envahi par la souffrance, mais un espace qui est habité de bienveillance. Le professionnel éprouve une forme de force intérieure tranquille, un apaisement. Un sentiment d’ouverture et de compassion s’installe.

Résultats

Lorsque l’espace mental est habité de bienveillance, ce sont les aires cérébrales associées à la gratification profonde qui s’activent chez le professionnel. Il se sent alors utile, relié authentiquement à autrui et résilient.

Références


En résumé :

La voie vers la bienveillance

1
Constat de la souffrance d’autrui
  • Observation ou constatation de la souffrance d'une personne
  • Sentiment d'empathie
2
Discours intérieur
  • « Quelle forme de bien-être, de réconfort, même minime, puis-je offrir ici et maintenant? »
3
Espace mental
  • Habité par la bienveillance
4
Résultats
  • Aires du cerveau associées à la gratification profonde activées
  • Sentiment d'utilité
  • Résilience

Références

Lorsque la personne tente d’atténuer la souffrance de l’autre, elle emprunte la voie vers la détresse empathique alors que si elle vise à améliorer le mieux-être de l’autre, elle chemine alors vers la voie de la bienveillance.

Ainsi, le premier phénomène ne sollicite pas de compassion chez le professionnel. Pourtant, il est communément nommé fatigue de compassion. Vous comprenez maintenant pourquoi il devrait être préférablement désigné détresse empathique.

Vous verrez dans l’unité 4 des stratégies vous permettant d’intégrer la compassion dans votre quotidien pour vous aider à développer la résilience et vous protéger de la détresse empathique.

En plus de la dépression et de la détresse empathique, les professionnels de la santé sont aussi à risque de développer du stress qui peut devenir néfaste pour leur santé mentale et physique.

Le stress, c’est normal?

Comme vous avez pu le constater à la lecture de l’unité 1, les définitions du SdEP mettent souvent de l’avant le stress pour expliquer l’apparition et l’évolution de ce syndrome. Mais comment pouvons-nous définir le stress? Le stress est-il toujours lié au SdEP? Pouvons-nous être stressés sans être à risque de souffrir du SdEP? Voilà d’importantes questions auxquelles nous tenterons de donner des réponses.

Tout d’abord, il ne semble pas y avoir de consensus sur la façon de définir le stress.

Questions de réflexion


Selon vous, quelle serait une bonne définition du stress?


Comment réagissez-vous aux situations de stress?

Rétroaction

Le stress en milieu de travail est défini comme « une réponse physique et émotionnelle nuisible qui survient lorsque les exigences de travail ne concordent pas avec les capacités, les ressources et les besoins du travailleur ».

Le stress est donc la réponse du corps lorsqu’il est devant une menace réelle ou perçue.

Un stagiaire qui réfléchit

Pour Sonia Lupien (2020), une chercheuse renommée dans le domaine du stress humain :

Le stress c’est du CINÉ.

Même si les éléments qui stressent chaque personne sont différents, il existe des caractéristiques universelles du stress.

info_outline Consigne : cliquez sur chaque lettre et lisez ce bref aperçu.

Contrôle faible

La situation sera stressante pour vous si vous sentez que vous avez peu ou pas de contrôle sur celle-ci.

Exemples :

  • Avec la pandémie, plusieurs employés ont été forcés de travailler de la maison. Cette situation était imposée par les règles sanitaires, les employeurs, les gouvernements. Les travailleurs n’avaient pas de contrôle sur la situation.
  • Une personne doit se rendre à une entrevue importante pour un emploi longtemps convoité et elle est prise dans la circulation routière.

Imprévisibilité

Il arrive quelque chose à laquelle la personne ne pouvait pas s’attendre.

Exemples :

  • Avec la pandémie, il est difficile d’anticiper les pratiques qui pourront être adoptées ou non.
  • Une personne apprend qu’il y aura des coupures dans son équipe de travail dans le prochain mois. Elle ne sait pas si et quand elle perdra son emploi.

Nouveauté

Il arrive quelque chose de nouveau que la personne n’a jamais vécu auparavant.

Exemples :

  • Une nouvelle directrice prend en charge le département. Elle propose des idées et façons de fonctionner différentes.
  • Une personne commence un nouvel emploi.

Ego menacé

Les compétences ou l’ego de la personne sont remis en question.

Exemples :

  • Avec les changements et les apprentissages constants liés aux restrictions et consignes sanitaires de la pandémie, un employé remet en question sa capacité de s’adapter et d’apprendre. Il se demande s’il devrait prendre sa retraite.
  • Un professionnel de la santé se fait demander de justifier une intervention lors d’une rencontre d’équipe.

Vérifiez votre compréhension du CINÉ en effectuant l’activité suivante.

assignment Activité : Les éléments du CINÉ

info_outline Consignes :

  1. Cliquez sur les flèches ou les cercles pour naviguer d’un énoncé à l’autre.
  2. Choisissez l'élément du CINÉ qui correspond le mieux.
  3. La rétroaction apparaîtra automatiquement.

Une situation de stress peut comporter seulement certaines des caractéristiques du CINÉ. Toutefois, plus il y a d’éléments du CINÉ, plus la situation sera jugée stressante pour la personne.

Contrairement au SdEP qui peut apparaître à la suite de l’accumulation de nombreux événements stressants et de l’utilisation excessive de nos ressources, le stress peut être ressenti à la suite d’un événement soudain et unique ou de situations irritantes continuelles.

Il est aussi important de noter qu’il existe différents types de stress :

  • les bons stress (eustress);
  • les mauvais stress (détresse);
  • les stress très plaisants (hyperstress);
  • les autres stress extrêmement déplaisants (hypostress).

De plus, un certain niveau de stress est nécessaire pour mieux performer et percevoir la situation comme un défi à relever.

La réponse biologique au stress (lorsque le niveau de stress n’est pas excessif) :

  • Fait augmenter le niveau de vigilance
  • Permet d’optimiser les habiletés de résolution de problème
  • Améliore les capacités de mémorisation

Toutefois, lorsque les hormones de stress sont présentes en trop grande quantité, elles sont néfastes pour la performance.

Dans cette unité, nous parlerons plus particulièrement des types de stress qui diminuent nos ressources, soit les mauvais stress qui peuvent mener au SdEP.

Le stress est un état d’être qui résulte de notre évaluation d’un événement et non pas de l’événement lui-même (divorce, conflit au travail, performance à réaliser devant les pairs...).

Halbesleben, 2010; Lupien, 2020

Ainsi, deux personnes réagiront différemment à une même situation en fonction de leur interprétation de celle-ci. Dans tous les cas, lorsque le cerveau détecte une situation menaçante, le corps produit des hormones de stress. Ces hormones permettent à la personne d’avoir deux réactions :

BD illustrant : un karatéka qui fend une pile de papier avec sa main

Fight (Lutte) : l’individu utilise ses ressources pour gérer la situation

BD illustrant : un karatéka qui fuit un classeur-monstre

Flight (Fuite) : l’individu croit qu’il n’a pas les ressources pour gérer la situation, il l’évite

Sur la première image, la personne perçoit qu’elle a les ressources pour gérer le stress.

Tandis que sur la seconde image, la personne évalue qu’elle ne les a pas et qu’il vaut mieux fuir. Cette réaction peut générer des sentiments négatifs comme une sensation de perte de contrôle sur sa vie.

Dans les deux cas, les hormones de stress donnent l’énergie pour lutter ou pour fuir en fonction de la menace perçue.


Quelle est la différence entre le stress et l’anxiété?

Le stress et l’anxiété sont souvent confondus, car ils engendrent des réactions physiologiques qui sont similaires. La différence se situe au niveau de la source du stress ou de la situation menaçante :

BD illustrant une dame qui sort d’une maison en feu en courant et en tenant son fils par le bras

Dans le cas du stress, la situation menaçante est réelle et devant la personne.

BD illustrant une dame anxieuse qui est assise dans son lit et qui pense à sa maison qui pourrait prendre en feu.

Dans le cas de l’anxiété, la situation menaçante est dans la tête de la personne. Elle l’anticipe.

Votre cerveau ne fait pas de différence si la situation menaçante est dans votre tête ou réelle. Il produit les mêmes hormones de stress.

L’anxiété, contrairement aux troubles anxieux, est normale et peut même être bénéfique. En effet, lorsque l’anxiété augmente, la concentration des hormones du stress augmente aussi. Lorsque cette concentration est optimale, la performance augmente.

L’anxiété n’est pas synonyme de troubles anxieux. En effet, une personne pourrait démontrer des signes d’anxiété sans être atteinte de troubles anxieux. 

Qu’est-ce que les troubles anxieux?

Selon les données de Statistique Canada (2020), la prévalence des troubles anxieux a augmenté tout au long de la période de 2000 à 2016, passant de 4,6 % à 10,8 %.

C’est l’atteinte à la santé mentale la plus courante.

Un cercle dans lequel on voit un groupe de personnes de couleur bleue qui se tiennent à l'arrière d'une personne de couleur verte.

D’ailleurs, un Canadien sur dix est atteint de troubles anxieux.

Ils sont aussi deux fois plus fréquents chez les femmes.

Les troubles anxieux sont à différencier de simples sentiments, bien sûr inconfortables, mais normaux, de nervosité, de tension ou de trac que l’on vit au quotidien.

Dans le cas des troubles anxieux, l’anxiété qui assaille les individus atteints peut être définie comme une sensation de danger imminent pour laquelle il est impossible d’identifier la cause et qui engendre plusieurs symptômes physiques, cognitifs, comportementaux et émotionnels.

Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), les troubles anxieux incluent les maladies qui comprennent des symptômes de peur et d’anxiété excessives et des troubles du comportement associés.

La crainte ou la détresse ressentie est disproportionnée ou démesurée par rapport aux évènements réels.

Illustration montrant une femme assise au sol, recroquevillée derrière laquelle se trouve un monstre géant noir qui lui tient les épaules

Les troubles anxieux comprennent plusieurs éléments.

info_outline Consigne : cliquez sur les boîtes pour afficher quelques éléments des troubles anxieux.

Anxiété de
séparation

La personne atteinte d’anxiété de séparation présente des symptômes d’anxiété et de peur excessives et inappropriés au stade du développement à propos de la séparation d’avec une personne à laquelle elle est attachée.

Mutisme
sélectif

La personne atteinte de mutisme sélectif présente une incapacité régulière à parler dans des situations sociales précises dans laquelle elle doit parler. Toutefois, la personne parle dans d’autres situations.

Phobie
spécifique

La personne atteinte de phobie spécifique présente une peur ou une anxiété intenses devant un objet (p.ex. animal, insecte) ou des situations précises (p. ex. hauteurs, injections, prendre l’avion).

Anxiété
généralisée

La personne atteinte d’anxiété généralisée présente de l’anxiété et un souci excessifs lorsqu’elle anticipe un évènement ou une activité (p. ex. présentation au travail ou à l’école).

Trouble de
panique

La personne atteinte d’un trouble de panique présente des attaques de panique récurrentes et inattendues. Les symptômes se présentent très rapidement et intensément.

Par exemple, la personne pourrait subitement :

  • Avoir des palpitations et une accélération du rythme cardiaque
  • Transpirer abondamment
  • Trembler
  • Avoir l’impression de s’étouffer

Anxiété sociale
(ou phobie sociale)

La personne atteinte d’anxiété sociale (ou phobie sociale) présente une peur ou une anxiété intenses devant une ou plusieurs situations sociales dans laquelle elle est exposée à l’observation des autres (p. ex. durant une conversation, lors de rencontres de nouvelles personnes, être vu en train de se nourrir).

Bien qu’elle ne soit pas un diagnostic en soit, l’anxiété de performance fait partie de l’anxiété sociale.

L’anxiété de performance se manifeste en situation où la personne est évaluée (p. ex. examen ou compétition). Elle éprouve alors :

  • Des pensées négatives intrusives
  • Une augmentation de la sensibilité à l’anxiété

Ces symptômes d’anxiété de performance mènent à une diminution de la performance. Malheureusement, ces symptômes persistent même après la situation d’évaluation.

Agoraphobie

La personne atteinte d’agoraphobie présente « une peur ou une anxiété marquée devant deux (ou plus) des cinq situations suivantes :

  • Utiliser les transports en commun (p. ex. voitures, bus, trains, bateaux, avions)
  • Être dans des endroits ouverts (p. ex. parkings, marchés, ponts)
  • Être dans des endroits clos (p. ex. magasins, théâtres, cinémas)
  • Être dans une file d’attente ou dans une foule
  • Être seul à l’extérieur du domicile »

Pour chacun de ces troubles d’anxiété, les symptômes diffèrent de ceux qu’une personne ressentirait au même stade de développement.

Concepts clés

Cette unité vous a permis de découvrir que :

  • Les conséquences du SdEP sur l’individu et les soins de santé sont nombreuses et peuvent être similaires à d’autres atteintes à la santé mentale.
  • Bien que les symptômes du SdEP soient similaires à ceux de la dépression, ces deux atteintes présentent des différences au niveau de la symptomatologie, la vitesse d’apparition de l’atteinte, la présence ou non d’un diagnostic bien défini et la physiopathologie.
  • Un professionnel peut éprouver de la détresse empathique lorsque les émotions qu’il ressent face à la douleur d’autrui résonnent chez lui, que ces émotions occupent tout son espace mental, l’envahissent et finissent par stimuler ses réseaux cérébraux neuronaux associés à la douleur.
  • Le stress est une réponse du corps lorsqu’il est devant une menace réelle ou perçue. Il présente certaines caractéristiques du CINÉ (C : Contrôle faible, I : Imprévisibilité, N : Nouveauté, É : Ego menacé).
  • Dans les troubles anxieux, l’anxiété qui assaille les individus atteints peut être définie comme une sensation de danger imminent pour laquelle il est impossible d’identifier la cause et qui engendre plusieurs symptômes physiques, cognitifs, comportementaux et émotionnels.

Vous êtes maintenant outillés à Reconnaître les signes avant-coureurs du syndrome d’épuisement professionnel (SdEP).


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