UNITÉ 4

Adoptez-vous le bon style de résolution de conflits?

Orientation à l’unité 4

Dans cette unité, vous serez appelé à explorer les différents styles de résolution de conflits et à effectuer une réflexion sur vos propres réactions et leurs répercussions durant un conflit.

Un chemin part de l’unité 4 et rejoint un fil sur lequel le stagiaire et le superviseur funambules marchent maintenant un derrière l’autre, satisfaits et en équilibre.

Objectifs spécifiques

  • Distinguer les réactions possibles lors de la gestion de conflits
  • Déterminer votre style de résolution de conflits
  • Différencier les styles de résolution de conflits selon la méthode Thomas-Kilmann

Un pas de plus vers la résolution de conflits

À l’unité 3, vous avez vu comment effectuer la première étape de la résolution d’un conflit, soit la compréhension de la dynamique du conflit. Vous êtes maintenant en mesure de passer à la deuxième étape, celle de la mise en œuvre d’interventions stratégiques.

1
Étape 1

Comprendre la dynamique du conflit : Reconnaître les positions, intérêts, analyser les composantes et la dynamique du confit

Les cinq styles de résolution de conflit sont illustrés par des bandes dessinées.
2
Étape 2

Mettre en œuvre des interventions stratégiques : Adopter des styles de gestion de conflits appropriés

Les cinq styles de résolution de conflit sont illustrés par des bandes dessinées.
3
Étape 3

Utiliser des outils et des techniques de résolution de conflits : Utiliser des méthodes d’intervention et de communication efficaces


Référence

Les cinq styles de résolution de conflit sont illustrés par des bandes dessinées.

Nous avons tous des manières différentes de réagir en situations conflictuelles, selon divers facteurs, notamment

  • le type de conflit (relationnel, personnel, professionnel...)
  • les habitudes
  • les modes ou schèmes d’apprentissage
  • l’interprétation de la situation
  • les valeurs
  • les ressources disponibles
  • les expériences antérieures
  • les habiletés
  • la culture
  • les générations
  • les personnalités
  • etc.
Une photocopieuse fonctionne à plein régime.

Nous avons tendance à utiliser souvent la même stratégie et à reproduire un comportement identique pour gérer les conflits, sans tenir compte de la dynamique ou du type de conflit. C’est ce que Carré (2019) appelle le syndrome de la photocopieuse. Malheureusement, ce syndrome nuit à la résolution du conflit.

En effet, si notre approche ne fonctionne pas :

Nous changeons simplement le format (par exemple en parlant plus fort)

Deux personnes discutent et l’une d’entre elles parle plus fort que l’autre.

Nous augmentons la vitesse (par exemple en travaillant plus rapidement ou en augmentant la quantité de travail effectué)

Une personne effectue une grande quantité et variété de tâches en même temps.

Nous agissons ainsi dans l’espoir d’obtenir des résultats, bien que la stratégie demeure identique.

Cette réaction que nous photocopions peut nous avoir été transmise ou inculquée. En effet, une personne peut adopter un rôle (Sauveur-Persécuteur-Victime) ou encore un style souvent utilisé par les membres de sa famille. À l’inverse, elle peut sélectionner un rôle ou un style complètement opposé, si elle juge que ce dernier était dysfonctionnel.

Une photocopieuse fonctionne à plein régime.

L’analyse des réactions au conflit permet de comprendre les répercussions positives ou négatives du conflit et de favoriser l’utilisation de réponses adaptées à son contexte.

Doit-on arriver à un compromis ou à un consensus?

Il n’y a pas de stratégie unique pour résoudre un conflit. Toutefois, votre choix influencera la satisfaction des parties en cause dans le dénouement du conflit. Le compromis et le consensus sont deux avenues possibles dans la résolution de conflits. Laquelle est la meilleure?

Deux jeunes femmes tentent de s’arracher une orange des mains

Pour répondre à cette question, revenons à l’histoire de l’orange vue à l’unité 3.

Auriez-vous coupé l’orange en deux?

Si vous avez répondu oui, vous auriez fait un compromis. Chacune de vos filles aurait ainsi eu droit à une part de l’orange seulement. Elles auraient donc cédé une partie de ce qu’elles souhaitaient.

Est-ce que les sœurs auraient été satisfaites du compromis?

Elles ne le seraient probablement pas puisque l’une d’entre elles aura un très petit jus d’orange et l’autre devra trouver un substitut pour sa recette, la réduire ou la changer. Elles ne sont pas entièrement satisfaites. Utilisé à outrance, ce mode de résolution peut mener à une insatisfaction et à d’autres conflits.

Deux jeunes femmes regardent une orange sur le comptoir de la cuisine
Une jeune femme boit un jus d’orange et une autre tient un bol contenant du zeste d’orange

Dans l’histoire de l’orange, l’exploration des intérêts/besoins nous a permis de découvrir que les deux filles pouvaient obtenir ce qu’elles souhaitaient et arriver à un consensus.

assignment Activité : Explorer les avantages et les désavantages du compromis et du consensus

info_outline Consignes :

  1. Lisez les caractéristiques suivantes.
  2. Déterminez s’il s’agit d’une caractéristique décrivant un compromis ou un consensus et puis si elle est un avantage ou un désavantage.
  3. Cliquez sur le bouton de votre choix. Si vous avez choisi la mauvaise réponse, continuez de tenter de trouver la bonne réponse. La rétroaction apparaîtra automatiquement.
Caractéristiques Compromis
Consensus
  Avantages Désavantages Avantages Désavantages
Recherche de solutions créatrices permettant de répondre aux besoins de tous
Diminution de l’incidence négative d’un conflit
Recherche de consensus prend du temps
Analyse des causes du conflit plus approfondie
Aucune des parties en cause n’obtient ce qu’elle désire
Ne permet pas une analyse approfondie de la situation
Associé à un fonctionnement d’équipe plus performant
Résolution rapide et efficace

Le consensus et le compromis sont donc deux options de résolution de conflits intéressantes qui vont favoriser une modération positive du conflit.

Quel est mon style privilégié de résolution de conflits?

Il existe une abondance de modèles de gestion de conflits. Dans le cadre de cet atelier, le modèle à cinq styles de Thomas et Kilmann a été retenu. Ce dernier est le plus utilisé en résolution de conflits.

Avant de vous le présenter, nous vous suggérons de découvrir le style avec lequel vous avez davantage de succès ou êtes le plus à l’aise.

assignment Activité : Questionnaire d’évaluation du comportement en situation de conflit

info_outline Consignes :

  1. Pensez à des situations où vos intérêts/besoins étaient différents de ceux de votre stagiaire (ou de votre collègue) et à la façon dont vous réagissez dans ces moments.
  2. Lisez ensuite chacun des énoncés et choisissez l’affirmation correspondant le plus à votre comportement dans ces moments. Dans les cas où aucune réponse ne correspond à votre comportement, choisissez la plus probable, celle qui vous ressemble le plus.
  3. Pour continuer, cliquez sur le bouton « Suivante ». Vous pourrez également revenir aux questions précédentes en cliquant sur le bouton « Précédente ».
  4. Une fois que vous avez répondu à la dernière question, cliquez sur le bouton « Terminer » pour consulter vos résultats.

Note : Ce questionnaire est une adaptation de la méthode Thomas-Kilmann proposée par Jannas (2019). Autorisation de publication obtenue le 24 avril 2020.

Quel est votre style dominant? Est-ce le meilleur? C’est ce que vous découvrirez tout au long de cette unité.

Quels sont les différents styles de résolution de conflits?

Vous avez sans doute déjà entendu parler de la réaction de lutte ou de fuite (fight or flight) devant une situation de stress ou dans un conflit.

  • Une personne peut lutter, en criant, en refusant, en manipulant afin de montrer qu’elle a raison et que l’autre a tort. Cette réaction de lutte résulte en un gagnant (la personne qui lutte) et un perdant (l’autre partie) : une situation « gagnant-perdant ».
  • Au contraire, une personne peut fuir une situation de stress en ignorant la situation de conflit et en laissant l’autre gagner afin de maintenir la paix. Cette réaction de fuite résulte en un perdant (la personne qui fuit) et un gagnant (l’autre partie) : une situation « perdant-gagnant » ou « perdant-perdant ».

Ces réactions de fuite ou de lutte se trouvent dans le modèle de résolution de conflits de Thomas-Kilmann.

Les cinq styles de résolution de conflits proposés par les auteurs sont décrits en tenant compte de deux dimensions, soit :

  • la coopération : le désir de satisfaire les préoccupations des autres;
  • la détermination (l’affirmation de soi) : le désir de satisfaire d’abord ses propres préoccupations.

Références

Deux axes de coopération et détermination se croisent en leur centre Coopération Détermination

assignment Activité : Amorcer la réflexion à propos des deux dimensions du modèle de Thomas-Kilmann

info_outline Consignes :

  1. Observez les deux axes du modèle (la coopération et la détermination).
  2. En imaginant quelques actions que pourrait poser une personne se retrouvant dans chacun des cadrans, placez les concepts ci-dessous (compromis, consensus, lutte et fuite) à l’intérieur du modèle de Thomas-Kilmann.


Maintenant que vous avez effectué une première réflexion sur les dimensions du modèle ainsi que sur les comportements qui y sont associés, nous vous invitons à découvrir chacun des styles de résolution de conflits de Thomas-Kilmann.

Téléchargez la version imprimable des styles de résolution de conflits de Thomas-Kilmann (.pdf, 372 Ko).

info_outline Consigne : cliquez sur les symboles pour en savoir davantage sur chaque style de résolution de conflits de Thomas-Kilmann.


Coopération Détermination

Afin de déterminer quel style de résolution de conflits est le plus approprié, vous pourriez débuter votre démarche en vous posant certaines questions. Découvrez-les à travers l’activité suivante.

assignment Activité : Déterminer quel style est le plus approprié en fonction des questions que se pose le superviseur


info_outline Consignes :

  1. Cliquez sur le style qui est le plus approprié lorsque le superviseur répond oui à la question.
  2. Ensuite, cliquez sur les flèches pour naviguer d’une situation à l’autre.
(1/5)

Oui, alors je pourrais adopter un style...

(2/5)

Oui, alors je pourrais adopter un style…

(3/5)

Oui, alors je pourrais adopter un style…

(4/5)

Oui, alors je pourrais adopter un style…

(5/5)

Oui, alors je pourrais adopter un style…

Référence

Vous pouvez constater que tous les styles peuvent avoir une certaine utilité en fonction du contexte. Le choix du style de résolution de conflits dépendra également de l’analyse détaillée que vous aurez faite du conflit. Il sera aussi influencé par vos traits de personnalité. Toutefois, de façon générale :

Trois styles de résolution de conflits sont davantage susceptibles d’augmenter les répercussions négatives (escamoteur, compétiteur, accommodateur) et deux peuvent modérer plus positivement le conflit (conciliateur, collaborateur).

Friedman et al., Tabak et Koprak, DeChurch et Marks, Tjosvold et al., cités par Almost et al., 2016; Poitras et al., 2018

Carnet de conflit

carnet de conflit

info_outline Consignes :

  1. Au besoin, pour les consulter, cliquez sur « Vos réponses précédentes ».
  2. Répondez aux questions dans l’encadré ci-dessous.
  3. Sauvegardez les réponses afin de les consulter ultérieurement dans le carnet de conflit (sous l’onglet « Ressources »).
  4. Cliquez dans la case « Partager avec la personne-ressource » si vous désirez que cette dernière vous offre une rétroaction pour cette question.

Revenez sur la situation de conflit que vous avez analysée depuis le début de cet atelier.

Concepts clés

Cette unité vous a permis d’explorer les notions importantes pour la mise en œuvre d’interventions stratégiques (étape 2 de la démarche de résolution de conflits).

  • Le consensus et le compromis sont deux options de résolution de conflits intéressantes qui, utilisées au bon moment, favorisent une modération positive du conflit.
  • Les cinq styles de résolution de conflits de Thomas-Kilmann permettent de comprendre les réactions face au conflit :
  • Compétiteur (le requin) : la personne adopte un comportement de lutte. Elle est déterminée et veut satisfaire ses besoins personnels au détriment de ceux des autres.
  • Collaborateur (la fourmi) : la personne a une approche à la fois coopérative et déterminée. Elle recherche le consensus.
  • Conciliateur (le renard) : la personne est à la recherche d’un compromis. Elle a une approche relativement déterminée et coopérative.
  • Escamoteur (l’autruche) : la personne a une approche non coopérative et irrésolue. Elle adopte un comportement de fuite.
  • Accommodateur (le nounours) : la personne a une approche coopérative et irrésolue. Elle consent aux demandes de l’autre et néglige ses aspirations. En ce sens, elle fuit.
  • Les cinq styles ont tous leur utilité en fonction du contexte.
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