Le processus de décision clinique tient compte de plusieurs facteurs...

Vidéo : Le professionnel applique les résultats

Transcription

help Questions :

Bernard ne devrait-il pas simplement appliquer les lignes directrices ou les données scientifiques qu’il a trouvées? Quelle serait votre approche avec M. Fortin dans cette situation?

Voyons maintenant comment intégrer les informations à votre décision clinique.

En tant que professionnels, vous êtes appelés à synthétiser et à organiser un grand nombre d’informations qui proviennent de vos études, des nouveaux articles consultés, des conseils reçus par les collègues, des lignes directrices et de votre vaste expérience clinique.

À partir de toutes ces données, vous devez prioriser les données les plus pertinentes en fonction du patient et du contexte dans lequel vous travaillez.

C’est ce processus que nous appelons la pratique factuelle. Rappelez-vous ce schéma présenté en début d’atelier :

Un diagramme de Venn avec 3 bulles : « Préférences et besoins du patient », « Expérience clinique », et « Données de la recherche scientifique ». « Décision » est dans la bulle au milieu à l'endroit où elles se croisent

En ayant développé vos habiletés pour les étapes 1, 2 et 3, vous avez obtenu les informations pertinentes qui proviennent des écrits scientifiques (bulle située en bas).

L’étape 4 s’attarde maintenant aux autres constituantes de la PFDP qui sont toutes aussi importantes dans le processus de décision clinique.

Intégrer les besoins et préférences du patient

Afin de prendre une bonne décision clinique, le professionnel doit tenir compte des diverses caractéristiques du patient :

  • ses valeurs;
  • ses préférences;
  • ses croyances;
  • ses buts;
  • ses intérêts;
  • ses caractéristiques générales (son âge, sa culture, sa condition, son milieu de vie...).

Celles-ci permettront de vérifier si les résultats de la population étudiée peuvent être généralisés de sorte à être applicables au cas clinique spécifique pour lequel on recherche des informations.

Un homme sourit au clinicien qui a sa main sur son épaule

Il s’agit donc pour le professionnel d’individualiser son approche, de chercher la meilleure action à poser en fonction de l’unicité de la personne qui requiert les soins.

Le processus décisionnel doit se faire de façon collaborative afin de respecter les droits du patient, mais aussi pour augmenter son engagement envers sa santé.

Une clinicienne tient une tablette et discute les preuves scientifiques avec sa patiente

Le professionnel doit discuter avec le patient des preuves scientifiques qui le concernent dans un langage simple. Il a parfois à clarifier les informations que le patient a lui-même recueillies en consultant l’Internet. Les données scientifiques consultées servent donc à bonifier la discussion qui doit être centrée sur ce que le patient valorise et vit comme enjeux.

Le rôle du professionnel dans la PFDP

L’expertise du professionnel est un autre élément clé de la PFDP.

Tout d’abord, plusieurs interventions n’ont pas nécessairement été explorées de façon exhaustive dans les recherches et n’offrent pas de réponses claires quant aux meilleures pratiques à adopter.

Une clinicienne, avec sa main sur le bras de son patient, regarde droit dans ses yeux

Le bagage de connaissances, les compétences et les expériences du professionnel serviront alors de preuves pour faciliter le processus de décision clinique.

Ensuite, la plupart des études portent sur une condition précise et excluent souvent des patients qui présentent des comorbidités, alors que vous devez aussi intervenir auprès de patients qui ont des conditions multiples.

Enfin, il se peut que plusieurs preuves scientifiques soient disponibles sur la condition du patient. L’expertise du professionnel sera alors essentielle pour bien choisir celles qui pourront s’appliquer à son patient. Glissez votre souris sur les images afin de voir comment son jugement clinique lui permettra d’intégrer :

Une clinicienne lit les données de la recherche scientifique

les données de la recherche scientifique

Une clinicienne avec une vaste expérience clinique sourit

ses expériences

Un clinicien consulte ses collègues pour recueillir les données probantes d’une autre source de connaissances

les autres ressources multiples (collègues, livres, formation continue...)

Un homme sourit au clinicien qui a sa main sur son épaule

les préférences et les besoins du patient

Le professionnel a aussi l’obligation d’exercer en toute sécurité, de manière compétente et respectueuse de l’éthique. Les preuves scientifiques ne peuvent pas et ne doivent pas être utilisées à elles seules pour prendre une décision clinique.

Certaines interventions prouvées efficaces pourraient exiger du professionnel des habiletés qu’il ne possède pas encore. Il n’est donc pas toujours possible d’appliquer les résultats de la recherche.

Enfin, le professionnel devra aussi évaluer si les ressources du milieu permettent de mettre en place l’intervention jugée la plus pertinente. Par exemple, les coûts engendrés par l’application d’une nouvelle intervention peuvent être trop importants ou les équipements suggérés peuvent être inaccessibles.

Les billets de cinquante dollars empilés les uns par-dessus les autres ce qui représente les coûts engendrés par l’application d’une nouvelle intervention ou les équipements dispendieux

Le CATS : garder une piste de nos recherches

Une méthode, connue sous le nom de résumé d’évaluation critique (en anglais CATS : critically appraised topics), est utile pour :


  • garder un suivi de vos recherches;
  • accéder rapidement à des preuves scientifiques dans un langage simple;
  • intégrer plus efficacement les données probantes à votre pratique quotidienne;
  • développer vos compétences critiques envers les écrits scientifiques;
  • partager avec les collègues le fruit de vos recherches.
CATS

Cette démarche a d’abord été développée par l’Université McMaster, mais plusieurs formats de résumé d’évaluation critique existent de nos jours. Elle consiste à rédiger un document d’une à deux pages résumant votre recherche, les résultats de l’étude sélectionnée ainsi que votre analyse critique de celle-ci. Ainsi vous n’avez pas à recommencer une recherche que vous avez déjà effectuée!


Les éléments ci-dessous peuvent faire partie d’un tel résumé :

  • la date à laquelle vous l’écrivez et votre nom;
  • votre question clinique de départ (format PICO);
  • le résumé de la recherche (date de la recherche, bases de données consultées et format PICO);
  • votre évaluation de la valeur de l’article (on peut joindre le gabarit utilisé);
  • les preuves scientifiques (résultats) qui aideront votre décision clinique;
  • l’information additionnelle : titre, auteur de l’article. Il est possible de joindre l’article à votre résumé.

Consultez ce gabarit : Résumé d’évaluation critique 

Rédiger un résumé d’évaluation critique

À votre tour

info_outline Consignes :

  1. Lisez l’article (sélectionné à la suite de notre recherche) pour répondre à notre question initiale sur les chutes : Interventions for the prevention of falls in older adults: systematic review and meta-analysis of randomised clinical trials.
  2. Effectuez un résumé d’évaluation critique en répondant directement dans le gabarit ci-dessous.
  3. Vérifiez vos réponses en comparant avec nos suggestions.

Résumé d’évaluation critique

(Critically Appraised Topic)

Ce gabarit suggère des catégories pour vous aider à élaborer votre propre gabarit.

Il importe que ce dernier réponde à vos besoins, car vous serez davantage tenté de le consulter.

Le gabarit peut faire état d’une seule recherche ou comprendre le résumé de plusieurs recherches sur le même sujet. 

Méthodologie :

Il est aussi possible de consulter des banques de résumés d’évaluation critique (CATS) élaborées par d’autres professionnels. Visitez ce site : Index of CATS Sheets by Subject .

Ces résumés d’évaluation critique préparés par d’autres peuvent être utiles pour guider votre recherche, mais vous devez demeurer critique quant à leur conclusion. Ne connaissant généralement pas le niveau d’expertise de ceux qui les ont préparés, vous voudrez peut-être revoir les études originales pour vérifier si vous en tirez les mêmes conclusions.

Concepts clés

Découvrez les concepts clés qu’il est important de retenir pour être en mesure de bien effectuer l’étape 4 de la PFDP.

  • Les préférences du patient doivent être considérées au même titre que les données scientifiques dans la PFDP.
  • L’expertise et l’expérience du professionnel sont des composantes essentielles de la PFDP, qui lui permettront de tenir compte de tous les éléments à sa disposition pour prendre la meilleure décision clinique.
  • Le CATS est un outil utile pour améliorer vos apprentissages et offrir des soins de qualité, car il permet de garder en mémoire les résultats des recherches effectuées et de les réutiliser rapidement au besoin.
Rappel :

N’oubliez pas que le formateur peut répondre à vos questions à tout moment au cours de la formation.

Vous pouvez lui écrire un courriel :  bpinet@uottawa.ca


Cliquez sur l’étape 5 pour continuer votre exploration.

1.Formuler
2.Chercher
3.Critiquer
4.Appliquer
5.Evaluer

Intégrer la pratique factuelle en cinq étapes