UNITÉ 5

La préparation permet au superviseur d’être plus clair, précis et concis. Référez-vous aux étapes que vous avez effectuées précédemment (particulièrement à celles de la collecte d’information et de l’interprétation des informations recueillies). Pensez aux défis et points forts que vous aimeriez aborder. Assurez-vous d’avoir sous la main :

• les objectifs du stagiaire;
• vos grilles;
• et toute autre preuve du rendement du stagiaire.

Débutez votre entretien en demandant au stagiaire son consentement pour lui offrir de la rétroaction. Cette recommandation correspond aussi à la première étape du modèle de Pendleton présentée précédemment.

Évitez le ton flatteur ou accusateur. Cette façon d'intervenir met le stagiaire sur une fausse piste et ne fait pas le point. Évitez les mots vagues ou sujets à interprétations comme : toujours, jamais, tu dois et il faut.

Prenez conscience de votre langage (aspect verbal, paraverbal et non verbal). Soyez spécifique. Assurez-vous d’être cohérent entre ces divers aspects de la communication.

Exprimez-vous par divers moyens. Il est pertinent d'avoir recours à d’autres façons de s’exprimer telles que les gestes, le ton, les mots. Par exemple, sans dire un mot, montrez au stagiaire comment faire ou posez les mains en guidant le geste ou l’intervention du stagiaire.

Ce type de questions stimule la participation du stagiaire et lui permet d’exprimer ce qui est important pour lui.

Parler en « je », « maintenant » ou « aujourd’hui ». Ceci est d’autant plus important, puisque la rétroaction reflète votre perception, non pas la vérité absolue. Par exemple : J’ai remarqué que tu …, etc.

Exprimez avec tact ce qui est moins bien réussi. Évitez les jugements. Il importe d’utiliser un commentaire constructif qui se limite aux comportements que le stagiaire peut changer.

Par exemple : « J’ai observé que tu gesticulais beaucoup et que le patient reculait lorsque tes mains s’approchaient de son visage » au lieu de « Tu fais peur au patient ».

« J’ai remarqué que tu avais de la difficulté à rejoindre le patient, car la hauteur du lit n’a pas été ajustée » au lieu de « Tu es trop petit ».

En donnant un commentaire clair, le stagiaire saisit mieux où il réussit et ce qu’il doit améliorer. De plus, cela diminue l’anxiété. La spécificité suppose que l’on n’utilise pas de généralités telles que « Tu fais toujours, jamais », etc.

La plupart des modèles de rétroaction proposent de nommer d’abord les points forts du stagiaire, puis de poursuivre avec les éléments à améliorer. La vidéo suivante vous propose deux manières de discerner les comportements à améliorer.

Évitez la liste de conseils; cela sème la confusion et le stagiaire peut perdre de vue l’essentiel du message. Il est préférable de cibler quelques éléments spécifiques.

Encouragez le stagiaire à venir vous parler de ses progrès et de ses difficultés ou de ses hésitations. Soyez réceptif. Vous remarquerez sans doute que plus vous posez des questions à votre stagiaire à propos de ses forces et ses défis, plus il aura tendance, avec le temps, à vous en parler lui-même. Il s’ajustera à votre façon de discuter de la rétroaction.

N’hésitez pas à soulever les difficultés pouvant être rencontrées dans la situation. Cela aura pour effet de relativiser les choses pour le stagiaire et de diminuer l’anxiété. Par exemple, un superviseur pourrait dire à son stagiaire : « Je sais que la clientèle est différente de ce que tu as déjà vu en classe et que cela pourrait exiger plus de temps de préparation ».

Expliquez pourquoi vous souhaitez que ce comportement soit modifié. Mettez en évidence les avantages à solutionner le problème.

Par exemple :

• Posez les bonnes questions par rapport à la sécurité du patient de sorte à éviter une chute (question liée au développement d’un savoir).
• Pratiquez la technique en laboratoire afin d’être plus à l’aise ou plus rapide en situation réelle (question liée au développement d’un savoir-faire).
• Agissez de la manière discutée avec le superviseur pour inciter le patient à être plus confiant ou réceptif (question liée au développement d’un savoir-être).

Encouragez le stagiaire à trouver des solutions pour améliorer ses compétences. Vous pourriez donner des suggestions sur la façon dont le stagiaire aimerait s’y prendre pour développer des savoirs, savoir-faire ou savoir-être.

Par exemple : « Je te suggère de regrouper les informations similaires dans ton évaluation subjective (les éléments de l’anamnèse ensemble et en ordre chronologique et les éléments des antécédents médicaux ensemble) … Je te suggère de te créer un gabarit à l’avance avec les catégories de ton évaluation subjective… ».

Utilisez aussi des mots d’encouragement. Démontrez un non verbal illustrant votre ouverture. « La prochaine fois, je serai avec toi pour t’aider au besoin » ou « Viens me voir, si tu veux discuter d'autres approches ».

Validez si le message a bien été compris par le stagiaire. Vous pouvez alors lui demander de paraphraser, reformuler ou résumer le message clé de votre rencontre.

Donnez l’occasion au stagiaire de se pratiquer. Assurez-vous qu’il est exposé à suffisamment de situations d’apprentissage. Confirmez si le stagiaire a mis en place les changements proposés. Planifiez des périodes d’observation directe. Encadrez le stagiaire et offrez-lui d’autres rétroactions. Soulignez les nouveaux succès ou, en cas de difficultés, conseillez ou confrontez si le comportement ne change pas.

Demandez au stagiaire de la rétroaction à propos de votre rétroaction en adoptant la stratégie ARRÊTER, DÉBUTER, CONTINUER (STOP, START, CONTINUE). Cette technique est très rapide et efficace. Vous pouvez simplement poser les questions suivantes à votre stagiaire.