Le premier ministre du Canada, Sir John A. Macdonald n’est pas né au Canada, mais au Royaume-Uni.
Le grand-père du premier ministre John Diefenbaker était un réfugié allemand des guerres napoléoniennes. C’est d’ailleurs Diefenbaker qui a présenté, en 1960, la première Déclaration des droits du Canada.
Crédit photo : Bibliothèque et Archives Canada/C-009267
Voici un schéma (non cliquable) qui illustre les dimensions des compétences
culturelles. Nous verrons dans les prochaines pages, la deuxième dimension. Les
autres dimensions seront vues dans les unités suivantes.
Les connaissances culturelles sont des savoirs généraux sur la culture qui s’appliquent à un ensemble de groupes ainsi que des savoirs spécifiques sur certains groupes culturels (Srivastava, 2007). Elles comprennent des informations sur les sujets suivants :
Voici quelques questions qui peuvent amorcer votre réflexion et celle de votre stagiaire sur vos perceptions de la santé.
Vos réponses vous confirment sans doute que les perceptions de la santé des individus sont intimement liées à la culture. De plus, vos réponses ne seront probablement pas toujours les mêmes que celles de vos patients ou de vos stagiaires. Pour fournir des soins de qualité, il faut donc intervenir auprès des individus de culture différente en harmonisant, dans la mesure du possible, les soins à leurs valeurs.
En conséquence, les individus qui partagent ces croyances culturelles en matière de santé consultent peu les professionnels pour des mesures préventives, sont parfois craintifs face au système de santé nord-américain et préfèrent s’en remettre aux aînés et aux guérisseurs.
(Sindzingre et Zempléni, 1981; Zempléni, 1982)
Pour certains groupes culturels africains, le traitement de la maladie consiste souvent, en plus du traitement médical, en offrandes et sacrifices auprès des ancêtres, des esprits et des génies pour les honorer convenablement. Il peut consister aussi à s’adresser à un sorcier ou avoir recours à la prière (pour les croyants chrétiens ou musulmans) afin d’annuler le sort.
Pour maintenir la santé, il est aussi important pour certaines cultures de prendre trois repas par jour, incluant un déjeuner chaud.
Pour fournir des soins culturellement adaptés, lors d’une hospitalisation de longue durée par exemple, le professionnel de la santé pourrait tenter d’adapter le menu pour satisfaire ces attentes.
Par conséquent, les individus qui partagent ces perceptions culturelles sur la santé accordent beaucoup d’importance à la religion et la spiritualité dans leurs décisions concernant le maintien de la santé. C’est d’ailleurs la famille et les amis qui sont principalement consultés en cas de besoin, tandis que les rendez-vous médicaux ne sont pas routiniers ou lorsqu’ils sont fixés ne sont pas toujours respectés (retard ou absence).
L’embonpoint est un signe de beauté et de santé pour plusieurs groupes culturels hispaniques tandis que la maigreur est signe d’un problème.
Le professionnel de la santé doit donc être à l’affût de ces croyances lorsqu’il propose un programme de perte de poids.
Pour les Chinois, les aliments, les maladies et les médicaments peuvent être qualifiés de chauds ou de froids selon leurs effets sur le corps. Il faut donc bien équilibrer ses éléments pour rester en santé
Pour les Vietnamiens, les médicaments occidentaux sont perçus comme trop forts pour leur constitution ce qui les amènent à ajuster eux-mêmes la dose, souvent à la baisse.
Pour les Indiens, les aliments peuvent être qualifiés de chauds ou de froids selon leurs propriétés. Il faut donc bien équilibrer ses aliments pour rester en santé.
Pour les Laotiens, la tête est une partie du corps qui est sacrée et qu’il ne faut pas toucher.
Pour les Cambodgiens, puisque la maladie et l’inconfort sont perçus comme normaux, les examens médicaux et les tests de dépistage ne sont pas valorisés.
Pour les Japonais, le don et l’acceptation d’organes est un problème puisqu’il remet en question l’intégrité de l’ensemble corps-âme-esprit.
Pour les Coréens, l’endurance de la douleur sans plaintes est un signe de maturité.
En conséquence, les individus qui partagent ces perceptions culturelles sur la santé sont souvent confortables avec le système biomédical occidental.
Pour les Italiens, la répression des émotions est perçue comme nocive pour la santé puisqu’elle peut entraîner la maladie. La démonstration des émotions est donc essentielle au maintien de la santé.
Le professionnel de la santé doit donc être à l’affut de ces croyances lorsqu’il traite un patient de ce groupe culturel.
Par conséquent, les individus qui partagent ces perceptions culturelles sur la santé accordent beaucoup d’importance à des pratiques de guérison holistiques. Ils sont aussi souvent méfiants du système de santé biomédical occidental en raison des abus issus de l’héritage colonial.
En conséquence, les individus qui partagent ces perceptions culturelles sur la santé sont souvent confortables avec le système biomédical occidental.
Pour plusieurs peuples autochtones, le rôle de malade est jugé inacceptable et la personne atteinte, même très malade, va poursuivre son travail et ses activités.
Le professionnel de la santé doit donc être à l’affut de ces croyances lorsqu’il traite un individu de ce groupe culturel.
Maintenant que vous avez pris connaissance de certaines tendances quant aux perceptions sur la santé et la maladie de divers groupes culturels, répondez aux questions suivantes
En général les résidents permanents et les réfugiés peuvent s’inscrire à l’Assurance maladie de l’Ontario et obtenir une carte Santé. Cependant, il peut arriver que même en possession de la carte de santé des nouveaux arrivants ne connaissent pas l’éventail des services auxquels ils ont droit.
Il arrive que des personnes ne soient pas admissibles à un régime provincial ou territorial d’Assurance maladie. Pour combler ce déficit, le programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) leur offre dans une certaine mesure une protection limitée. Le PFSI ne couvre pas le coût des services ou produits de soins de santé pour lesquels une personne peut être remboursée (même en partie) en vertu d’un régime d’assurance maladie public ou privée.
Il arrive que des personnes ne soient pas admissibles au programme fédéral de santé intérimaire (PFSI). Pour combler ce déficit, le programme d’assurance maladie provisoire de l’Ontario (PASPO) leur offre dans une certaine mesure une protection temporaire. Si le patient bénéficie d’un autre régime ou programme, le fournisseur ne pourra pas réclamer un remboursement du PASPO.
Les étudiants étrangers/internationaux ne sont pas couverts par le régime de l’assurance maladie de l’Ontario. Ils doivent s’inscrire au RAMU par l’entremise de l’université ou du collège et au besoin prendre une assurance additionnelle. Les prestations du RAMU prennent fin à la date où les autorisations officielles expirent ou selon d’autres clauses du contrat.
Peuples
européens
Peuples
africains
Peuples
hispaniques
Peuples
autochtones
Peuples
asiatiques
Coining
(tribo-effleurage)
Sueries
Moxibustion
Curanderisme
Vaudou
Cupping
(ventouse)
Purification
Avant de commencer, êtes-vous en mesure de nommer quelques caractéristiques biologiques particulières à un groupe ethnique ou culturel?
Vos réponses confirment probablement des tendances dans les variations biologiques de certains groupes culturels. En effet, les variations biologiques culturelles sont réparties en trois catégories : les différences physiques, les différences métaboliques et enzymatiques et les différences quant aux prédispositions aux maladies.
Bien que la taille soit aussi influencée par le statut socioéconomique, les individus ayant un meilleur statut socioéconomique étant généralement plus grands, il existe certaines tendances à travers les groupes ethnoculturels. Les individus des populations blanches et noires sont habituellement plus grands, suivis des personnes autochtones et hispaniques. Les Asiatiques sont généralement les plus petits.
(Newman Giger, 2017)La masse musculaire varie également d’une ethnie à l’autre et certains muscles comme le fibulaire tertiaire et le long palmaire sont même absents chez certains groupes. En général, la population noire a une masse musculaire plus grande que la population blanche.
(Newman Giger, 2017)La densité osseuse, quant à elle, est habituellement plus élevée chez la population noire en comparaison à la population blanche et elle se situe à un niveau inférieur chez les populations asiatiques.
(Newman Giger, 2017)Pour ce qui est du poids à la naissance, il semble que les proportions des nouveau-nés soient adaptées à la largeur du bassin de la femme. Cela dit, le poids des nourrissons noirs est systématiquement inférieur à celui des nourrissons blancs.
(Newman Giger, 2017)Souvent liée au statut socioéconomique, la masse corporelle varie aussi entre les groupes ethnoculturels. À l’âge adulte, celle-ci est généralement plus grande chez les hommes blancs que les hommes noirs et systématiquement plus grande chez les femmes noires que les femmes blanches. De plus, dû au taux élevé d’obésité chez les populations hispaniques et autochtones, ces derniers ont une masse corporelle plus élevée que la population blanche. Finalement, les individus asiatiques ont généralement la masse corporelle la plus petite.
(Dayer-Berenson, 2014; Newman Giger, 2017)Ce médicament, souvent utilisé pour traiter la tuberculose, est soit métabolisé rapidement ou trop lentement. Si la majorité des individus issus des groupes ethnoculturels autochtones et asiatiques métabolisent rapidement l’isoniazide, une proportion importante des populations blanches et noires sont enclines à le métaboliser lentement et sont donc à risque de développer des neuropathies périphériques.
(Newman Giger, 2017)Ce médicament, utilisé pour traiter la malaria, est métabolisé par oxydation grâce à une enzyme précise. Or, certaines personnes, particulièrement chez la population noire, ne possèdent pas cette enzyme. Dans ces cas, le médicament peut provoquer une hémolyse ou une destruction des globules rouges.
(Newman Giger, 2017)Ce médicament, utilisé en chirurgie comme relaxant musculaire, est inactivé par une enzyme particulière (pseudocholinesterase). Or, certains individus ont une forme atypique de cette enzyme. Lorsque c’est le cas, l’administration du succinylcholine peut entraîner une paralysie prolongée des muscles et une difficulté respiratoire. En ordre croissant, les personnes inuites, juives et blanches peuvent difficilement métaboliser ce médicament tandis que les individus noirs, asiatiques et autochtones sont aussi à risque, mais à moindre échelle.
(Newman Giger, 2017)Les antihypertenseurs (Propranolol), utilisés pour abaisser la pression sanguine, sont métabolisés différemment chez les populations noires, blanches et asiatiques. Chez les individus de la population noire, puisque ces médicaments sont moins bien métabolisés, il est souvent nécessaire d’employer une dose plus élevée de ces agents bloqueurs que chez les populations blanches. À l’inverse, les individus d’origine asiatique ont généralement besoin d’une dose moins élevée que les populations blanches.
(Newman Giger, 2017)Les diurétiques (thiazide), utilisés pour traiter l’hypertension, sont métabolisés différemment selon les capacités génétiques des individus à absorber le sodium. Tout comme les antihypertenseurs, les individus de la population noire métabolisent moins bien ces médicaments que les populations blanches.
(Newman Giger, 2017)Les psychotropes (Diazepan, Valium, Zanax), utilisés pour réduire la dépression et les troubles du sommeil, sont métabolisés différemment chez les différents groupes ethnoculturels. Par exemple, les Chinois semblent nécessiter une dose moins élevée de ce type de médicament que les individus des populations blanches, car ils présentent des effets secondaires plus importants à la suite de leur administration.
(Newman Giger, 2017)L’alcool se métabolise différemment chez les individus de divers groupes ethnoculturels en fonction de la proportion et de la variante de deux enzymes (l’alcool déshydrogénase [ADH] et l’acétaldéhyde déshydrogénase [ALDH]). Si l’alcool est métabolisé de façon efficace par la majorité des individus de la population blanche, car ces derniers possèdent les deux enzymes en quantité normale, la situation est différente chez les individus des groupes asiatiques et autochtones. Puisque ces derniers possèdent une proportion élevée d’ADH et une faible proportion d’ALDH, la partie toxique de l’alcool est métabolisée plus rapidement et cause ainsi des rougeurs au visage et des palpitations cardiaques.
(Newman Giger, 2017)La caféine, présente dans le café, le thé et les colas, est aussi métabolisée différemment en raison des différences enzymatiques au niveau du foie. Il semble qu’elle serait métabolisée plus rapidement par les gens de la population blanche que de la population asiatique. De plus, elle produirait une diminution du taux d’œstrogène chez la population blanche et à l’inverse, une augmentation de ce taux d’hormones chez les femmes d’origine asiatique.
(Newman Giger, 2017; Schliep et al.,2012)Le lactose se métabolise grâce à une enzyme qui transforme le lactose en glucose et en galactose. Or, plusieurs personnes ne possèdent pas cette enzyme et ont donc des problèmes gastro-intestinaux (ballonnement, crampes, diarrhée). Une proportion très importante des gens de la population noire (75 à 90 %), autochtones et asiatiques sont intolérants au lactose.
(Management Sciences for Health et al., 2008; Newman Giger, 2017)En comparaison avec les autres immigrés, les réfugiés sont plus exposés à des pathologies liées à la précarité de leurs conditions de vie avant l’immigration.
Malgré les examens de dépistage, les personnes nouvellement arrivées au Canada en provenance des pays du Sud peuvent être confrontées à un certain nombre de problèmes de santé peu connus des professionnels formés au Canada, tels que la malaria, la tuberculose, les parasitoses, les hépatites virales, la fièvre typhoïde, la rougeole, la carence en vitamine D, les maladies évitables par la vaccination, les thalassémies et la drépanocytose.
Lors d’un rendez-vous médical avec un nouvel arrivant en provenance des pays du sud, ou avec toute personne ayant fait un séjour dans ces pays, il faut observer l’origine des symptômes (tels que la fièvre, la diarrhée, les douleurs abdominales, le prurit, l’éosinophilie, les dermatoses, la toux ou les troubles de santé mentale) avec un angle différent d’à l’habitude.
L’hypertension fait référence à un niveau trop élevé de pression dans les artères, une condition qui peut entraîner de graves risques pour la santé comme des problèmes cardiaques. Selon la littérature, l’incidence de cette maladie est beaucoup plus grande chez les individus de la population noire que blanche et est commune chez les Hispaniques. Elle commence d’ailleurs à un plus jeune âge et est beaucoup plus sévère chez les premiers. Plusieurs hypothèses ont été présentées pour expliquer cette disparité : une corrélation entre avec la peau foncée, des explications environnementales, des théories comportementales et des causes génétiques. Certains chercheurs croient par exemple que l’hypertension chez les populations noires tirerait ses sources du commerce triangulaire de l’esclavage. Les individus, ayant développé une plus grande capacité à conserver le sel pour se protéger d’une perte causée par les vomissements et la diarrhée souvent présents dans les longs voyages pour traverser l’Atlantique, auraient par la suite consommé trop de sodium en arrivant en Amérique.
(Fuchs, 2011; Management Sciences for Health et al., 2008; Newman Giger, 2017)Ce désordre génétique est causé par une mutation du gène β qui provoque une anomalie de l’hémoglobine et entraîne une modification au niveau des globules rouges. Elle peut causer des complications comme de la stase veineuse et représenter un risque de décès prématuré. Elle survient plus fréquemment chez les personnes noires (notamment en Afrique subsaharienne) et asiatiques qui possèdent cette anomalie du gène en question.
(American Academy of Pediatrics, 2002; Management Sciences for Health et al., 2008; Newman Giger, 2017)Cette maladie, causée par un défaut au niveau de la sécrétion ou de l’action de l’insuline, fait en sorte que le glucose s’accumule dans le sang causant des dommages à divers organes. Les immigrants du Canada qui proviennent des pays non européens, les personnes asiatiques, noires, hispaniques et autochtones ont une plus grande incidence de diabète que les blancs. Ces résultats restent d’ailleurs les mêmes quand les chercheurs contrôlent le statut économique et l’environnement. De plus, la maladie apparaît à un plus jeune âge et la masse corporelle est moins élevée.
(Adhikari et Sanou, 2012; Creatoreet al., cités par l’Agence de la santé publique du Canada, 2011; Battaglini, Chomienne, Plouffe, Torres et van Kemenade, 2014; Diabetes Canada, 2016; Management Sciences for Healthet al., 2008; Newman Giger, 2017)Cette maladie est une forme d’arthrite chronique qui affecte divers organes du corps (le cœur, les poumons, les reins, la peau, etc.) et peut causer de la fatigue, des douleurs articulaires, de la fièvre et une perte de poids. D’origine auto-immune, les causes restent inconnues quoiqu’il semble de plus en plus probable que certaines composantes génétiques expliquent cette maladie. Elle est plus présente chez les personnes noires, autochtones et asiatiques.
(Lahita, 2011; Newman Giger, 2017; Statistique Canada, Murphy, Spence, McIntosh et Connor Gorber, 2006)C’est une maladie parasitaire grave et très courante en Afrique subsaharienne. Elle est transmise aux humains par la piqûre de moustiques anophèles femelles infectés. Les parasites détruisent les globules rouges de la personne infectée. Généralement, le malade présente de la fièvre et des symptômes semblables à ceux de la grippe. En absence d’un diagnostic précoce et d’un traitement approprié, le paludisme peut rapidement devenir mortel. Le diagnostic se fait à partir de la goutte épaisse/frottis sanguin ou du test de diagnostic rapide du paludisme ou de la Polymerase Chain Reaction.
(Boggildet al., 2015; McCarthy et al., 2011; Organisation mondiale de la Santé, 2018c)C’est une maladie virale qui affaiblit les systèmes de défense de l’organisme contre les infections et certains types de cancer. Bien que le nombre de nouvelles infections et de décès liés à cette maladie soit en baisse, le VIH SIDA demeure un problème mondial majeur de santé publique. Il se transmet principalement par les rapports sexuels non protégés. La transmission peut aussi être par inoculation directe (matériel souillé, transfusion sanguine), pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement. C’est une maladie chronique dont le début peut passer inaperçu. Les symptômes les plus fréquents sont : la fièvre, les céphalées, la fatigue, les sueurs nocturnes, la perte de poids importante; le gonflement des ganglions; les diarrhées persistantes; les infections de la peau; la toux sèche persistante, la survenue de tuberculose, la survenue de cancers ou de maladies opportunistes. Le diagnostic se fait par des tests sanguins.
(Organisation mondiale de la Santé, 2018a; Pottie, Vissandiéeet al., 2011)C’est une élévation de la température au-dessus de 38 C. La fièvre peut être le symptôme d’une infection bénigne parfois spontanément résolutive. Mais elle peut aussi cacher une maladie mortelle comme le paludisme, une méningite bactérienne ou une hépatite virale. Selon le diagnostic suspecté, des examens spécifiques peuvent être faits : sérologies bactériennes, analyse du LCR, coproculture, uroculture, sérologies parasitaires, sérologies virales, radiographie pulmonaire, échographie abdominale, examen parasitologique des selles, etc.
(Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine de voyages, 2011; Rault et Martinez, 2011; La fondation pour l’éducation médicale continue, 2011)C’est une diminution du taux de l’hémoglobine dans le sang. Elle peut être liée à une insuffisance de production par la moelle osseuse ou à une perte importante des globules rouges. Les principales causes sont les carences nutritionnelles en fer ou vitamines, le paludisme, les infections parasitaires digestives, la drépanocytose, les thalassémies, les menstruations, les maladies rénales, les maladies inflammatoires. Les principaux signes sont la fatigue, la pâleur, la froideur des extrémités, l’accélération du rythme cardiaque, le manque de concentration, les troubles visuels. L’anémie peut aussi être responsable d’un retard de développement cognitif et physique, d’un déficit d’acquisition des aptitudes langagières et des aptitudes à l’apprentissage et d’une augmentation des risques d’infection chez les enfants et les adolescents. Le diagnostic est fait à partir de l’examen clinique et de la formule sanguine complète.
(Banerji et Hunter, 2016; Pottie, Chambers et al., 2011)C’est une inflammation du foie causée par un virus appelé virus de l’hépatite B. L’évolution peut se faire vers une amélioration spontanée, devenir très grave rapidement ou devenir chronique puis évoluer vers une cirrhose et un cancer du foie. La transmission se fait par voie sexuelle ou sanguine. Les symptômes sont variés, on observe le plus souvent un ictère avec des urines foncées, un prurit, de la fièvre, une perte d’appétit, de la fatigue, des maux de tête, des nausées, ou des douleurs abdominales. Dans les situations plus graves, le malade peut présenter une ascite, une hypertension portale, des hémorragies digestives, ou une encéphalopathie digestive. Le diagnostic est sérologique et se fait à partir de prélèvement sanguin.
(Agence de la santé publique du Canada. 2014; Greenaway et al., 2011)C’est un ensemble d’affections causées par la présence de parasites dans l’organisme. La contamination se fait par 1) ingestion d’aliments souillés par des matières fécales ou 2) par contact cutané avec de l’eau ou de la terre ou 3) par la consommation d’aliments contenant des larves ou 4) par piqûre d’insectes vecteurs. Bien souvent, ces infections sont asymptomatiques, mais les personnes infectées peuvent présenter les signes suivants : diarrhée, selles sanguinolentes, selles glaireuses, douleurs abdominales, nausées, fatigue générale, anémie, perte de l’appétit, sang dans les urines, troubles du développement cognitif et physique, prurit. Sans traitement, elles peuvent provoquer des maladies graves et le décès. Le diagnostic se base sur les examens des selles, des urines, la biopsie cutanée, la sérologie de parasites. Le diagnostic peut aussi être orienté par la formule sanguine, ou par une échographie abdominale.
(Onyett, 2015, 2018)Quand une personne ne peut pas réaliser son potentiel, n’arrive pas à faire face aux difficultés normales de la vie, n’a pas d’emploi ou ne peut pas apporter une contribution à la communauté, on peut dire qu’elle n’est pas en bon état de santé mentale. L’immigration est stressante en elle-même. Les personnes immigrantes, du fait des obstacles particuliers auxquels ils peuvent se heurter dans le pays d’accueil ou des difficultés qu’elles ont vécues avant d’arriver au Canada, sont plus exposées aux problèmes de santé mentale. Les réfugiés particulièrement ceux ayant subi des tortures, le viol, des violences psychologiques ou qui sont dans un statut migratoire toujours ambigu sont encore plus à risque.
(Dongier, Kiolet et Ledoux, 2007; Kirmayeret al., 2011; Organisation mondiale de la santé, 2018b)Elle résulte souvent de l’exposition à un évènement traumatisant lié à la mort, à des menaces de mort ou à des blessures graves (par exemple des actes criminels, une catastrophe naturelle, des accidents, la guerre, les conflits, la violence sexuelle, les menaces à la vie ou à la sécurité). L’évènement provoque une peur intense, un sentiment d’impuissance ou un sentiment d’horreur. Les souvenirs persistent longtemps après leur survenue et ont un effet grave sur la vie de cette personne. La personne qui a un syndrome post-traumatique présente souvent des flashbacks traumatiques, un évitement des objets, endroits, activités ou personnes qui rappellent l’évènement, un engourdissement émotionnel et une hyper vigilance.
(Beiser et Korczak, 2018; Rousseau, Pottie, Thombs, Munoz et Jurcik, 2011)En sachant ceci, êtes-vous en mesure de nommer des obstacles à la communication interculturelle ?
Voici quelques éléments de réponses :
Selon Srivastava (2007), le manque de familiarité avec la langue dans laquelle sont prodigués les soins « est la barrière communicationnelle la plus commune dans une société multiculturelle » (P. 113) comme celle du Canada.
En effet, si une personne est capable de subvenir à ses besoins quotidiens dans sa langue seconde, cela ne veut pas dire qu’elle sera apte à comprendre la terminologie médicale ou à communiquer efficacement en temps de détresse (Srivastava, 2007; Castaño et al., 2007, cités par le CNFS, 2014).
De plus, même lorsque le patient et le professionnel parlent la même langue et partagent la même culture, les mots utilisés peuvent varier et/ou avoir une signification différente.
Une réflexion sur le choix des mots et le niveau de langage est donc essentielle pour assurer la qualité des échanges. Visionnez cette vidéo pour découvrir un exemple.
La distance professionnelle est un aspect important de la relation entre l’intervenant et le patient. Or, dans cette vidéo, le médecin opte pour un niveau de langage soutenu exagéré qui peut nuire à la relation avec le patient. Il est donc essentiel d’ajuster le langage à celui du patient pour assurer la compréhension et la qualité des soins. Il est à noter par contre que les membres de divers groupes culturels s’attendent à différents niveaux de formalité pour être à l’aise.
Bâtir une relation de confiance est un aspect important de l’interaction entre l’intervenant et le patient. Or, dans cette vidéo, le médecin opte pour un niveau de langage familier qui peut sembler exagéré et possiblement nuire à la relation avec le patient. Il est donc essentiel d’ajuster le langage à celui du patient pour assurer la compréhension et la qualité des soins, en se rappelant que les membres de divers groupes culturels s’attendent à différents niveaux de formalité pour être à l’aise.
Les expressions idiomatiques sont des locutions particulières à une culture qui prennent leur sens par leur tout et non par chacun des mots. Selon Waugh et al. (2014), ces derniers « font référence à des expériences communes et forment des raccourcis langagiers pour parler d’une situation » (p. 11). Or, si ces expressions sont souvent claires pour les membres d’un groupe culturel particulier, elles peuvent paraître ambiguës pour les membres d’autres groupes (Srivastava, 2007). Le fait de se rendre compte de ses propres expressions et de celles des individus d’autres cultures en ce qui a trait à la santé et à la maladie facilite la communication interculturelle.
Les expressions idiomatiques peuvent porter à confusion lorsqu’elles sont utilisées lors d’un échange interculturel. Pour la personne qui n’est pas familière avec les expressions d’une autre culture, le sens des expressions peut lui échapper. Par exemple, si le professionnel de la santé emploie une expression française courante : « Vous reprenez du poil de la bête » pour indiquer que son patient prend du mieux, peut ne pas arriver à se faire comprendre.
Connaissez-vous d’autres expressions idiomatiques qui pourraient porter à confusion dans le domaine de la santé ?
Voici d’autres expressions idiomatiques courantes dans la francophonie canadienne :
Vous pouvez consultez le glossaire Les mots pour parler des maux pour des termes acadiens liés à la santé.
La communication verbale est aussi influencée par les styles avec lesquels les individus s’expriment. En effet, les gens de différentes cultures ont souvent des tendances langagières qui s’arriment avec leurs valeurs culturelles. On les appelle des styles de communication.
Linéaire : Présentation d'un message de manière explicite grâce à une argumentation précise
- Europe
Circulaire : Présentation d'un message de manière implicite grâce aux éléments contextuels
- Asie
Direct : Utilisation de mots précis pour exprimer les besoins,
la pensée et les intentions en allant droit au but
- Amérique du Nord
Indirect : Utilisation de métaphores et de silences pour parler des besoins
- Asie - Mexique - Égypte
Orienté sur la personne : Utilisation du langage informel pour parler de soi
ou des autres en mettant l'accent sur les caractéristiques uniques de l'individu
- Amérique du Nord
Orienté sur le statut/rôle : Utilisation du langage formel pour parler de soi
ou des autres en mettant l'accent sur le statut ou le rôle de l'individu
- Amérique latine
Narcissique : Valorisation de ses accomplissements et de ses capacités par fierté
- Amérique du Nord
Modeste : Usage de l'autodépréciation de ses efforts et de sa performance
ainsi que de marques d'hésitation par humilité
- Asie - Russie
(Cinfo, 2007 ; Centre de formation en santé mentale de l’Outaouais [CFSMO], 2016).
Le volume et l’intonation sont des composantes essentielles à la transmission de messages, car ils en influencent grandement la signification. Or, les normes quant à ces éléments de communication paraverbale changent d’une culture à l’autre.
En plaçant un accent différent sur les mots d’une même phrase, cette dernière prend une variété de sens. Faites-en l’expérience en prononçant cette phrase de diverses manières :
« Oui, je vais le faire. »
Selon la culture, le volume de la voix peut signifier des sentiments et des intentions différentes. Par exemple, parler très fortement peut être interprété comme :
Le débit des paroles et les silences dans le dialogue sont, eux aussi, des composantes de la communication paraverbale qui varient d’une culture à l’autre.
Deux facteurs peuvent influencer le rythme des locuteurs :
Selon la culture, le silence peut signifier des sentiments et des intentions différentes. Il peut être interprété comme :
Selon Terrier (2013), la gestuelle désigne les « postures qui peuvent concerner : la tête, le buste, le bassin, les jambes et les bras » (p.2). Nous allons donc vous présenter certains gestes dont les significations varient en fonction de la culture des individus.
Avant de vous les présenter, testez vos connaissances avec cette capsule vidéo.
Le hochement de la tête ne signifie pas toujours la même chose d’une culture à l’autre. Dans cette vidéo, l’infirmière comprend le hochement de haut en bas de la tête de Mme Saeed comme étant un signe d’acquiescement : signification habituelle dans sa propre culture. Or, pour Mme Saeed, ce signe de la tête voulait dire exactement le contraire : un refus d’acquiescer à la demande de l’infirmière.
En effet, les mouvements de la tête pour dire « oui » et « non » sont variés et les significations des mouvements peuvent aussi différer d’un groupe à l’autre. Par exemple, si pour certain le hochement de la tête de haut en bas signifie la compréhension et l’acquiescement, pour d’autres ce signe de tête ne signifie seulement une reconnaissance de la conversation ou encore comme dans le cas de la vidéo un refus (Andonova et Taylor, 2012 ; Ingram, 2011 ; MSH, 2008).
Voici un petit tableau des significations des mouvements de la tête selon certains groupes culturels.
(Andonova et Taylor, 2012; Richardson Ingram, 2011; Management Sciences for Health et al., 2008)
Les mains sont souvent utilisées pour appuyer la communication verbale et parfois même pour la remplacer. Voici quelques signes courants des mains ainsi que leurs significations pour différents groupes culturels.
Ce geste est un :
Ce geste est un :
Ce geste est un :
Ce geste est un :
(Management Sciences for Health et al., 2008)
La posture du corps dans son ensemble a aussi des significations particulières en fonction de la culture des individus. Voici quelques positions courantes ainsi que leur signification pour différents groupes culturels.
Ce geste est un :
Ce geste est un :
(Management Sciences for Health et al., 2008)
Selon Terrier (2013), les expressions faciales évoquent les mimiques du visage qui « expriment des émotions [comme] la joie, la surprise, le dégout, la tristesse, la colère, la peur… » (p.6).
Comme ces dernières ne sont pas nécessairement universelles, testez vos connaissances avec cette capsule vidéo.
Les expressions faciales peuvent être interprétées différemment selon les cultures. Dans cette vidéo, la physiothérapeute ponctue son commentaire envers son collègue chinois par un clin d’œil pour renforcer son message de compassion. Or, la réaction de Lee démontre les différences culturelles quant à la signification des expressions faciales. En effet, pour les Chinois, le clin d’œil est considéré comme un signe grossier.
En Amérique latine, le clin d’œil est plutôt utilisé comme signe d’invitation amoureuse ou sexuelle et au Nigeria, c’est le signe employé pour demander aux enfants de quitter la pièce (Management Sciences for Health et al., 2008).
Le sourire est une autre expression faciale qui porte de nombreuses significations selon la culture des individus. En voici un tableau.
Comme ces dernières ne sont pas nécessairement universelles, testez vos connaissances avec cette capsule vidéo.
Selon la littérature, les contacts visuels et physiques sont des aspects importants de la communication non verbale dont il faut tenir compte pour adapter les soins à la culture des patients.
Regardez ces deux capsules vidéo pour découvrir l’importance de comprendre les normes culturelles en matière de contact visuel et physique.
Le contact visuel direct est un acte qui prend différentes significations dans diverses cultures. Dans cette vidéo, la travailleuse sociale cherche le regard d’Amilda pour établir un lien de confiance. Or, pour la jeune ghanéenne, le contact visuel avec un adulte est considéré comme un acte de défiance.
Voici un tableau qui présente les normes attendues dans certains pays en ce qui a trait au contact visuel.
(Management Sciences for Health et al., 2008)
Le contact physique est accepté à différents degrés au sein de diverses cultures. Dans cette vidéo, le médecin ébouriffe les cheveux du garçon en signe d’amitié. Or, la mère du garçon est scandalisée, car dans sa culture, la tête est un endroit sacré du corps qu’il ne faut pas toucher.
Si dans bien des cultures, le toucher léger est accepté même si on connaît peu la personne à qui on s’adresse, dans d’autres cultures, il est peu fréquent et mal accepté.
Voici un tableau qui présente la norme concernant les contacts physiques dans divers pays.
(CFSMO, 2016; Management Sciences for Health et al., 2008; Newman Giger, 2017)
En effet, si dans certaines cultures le toucher est un acte respectueux et/ou de compassion, ce n’est pas le cas dans d’autres cultures. Par exemple, dans les cultures arabes, il n’est pas conseillé de toucher la personne du sexe opposé. Par ailleurs, les Chinois, s’ils acceptent de serrer la main des gens de cultures différentes qui le demandent, ils préfèrent éviter tout autre rapprochement. Les membres des groupes culturels hispaniques sont quant à eux habituellement plus ouverts aux embrassades entre hommes ou femmes en geste de salutation. Finalement, dans certaines cultures africaines et du Moyen-Orient, il faut éviter de présenter la main gauche, car celle-ci est réservée à l’hygiène.
La proxémie fait référence à l’espace qui sépare deux interlocuteurs.
Elle varie selon la personne, mais aussi selon les cultures.
Voyons un exemple grâce à cette capsule vidéo.
L’espace d’échanges avec lequel les gens sont à l’aise diffère considérablement d’une personne à l’autre et d’une culture à l’autre. Dans cette vidéo, l’intervenante a visiblement franchi la distance personnelle confortable du patient qui s’est reculé pour se sentir plus à l’aise.
Les membres des groupes culturels hispaniques, africains et arabes sont généralement plus confortables de se tenir près de leur interlocuteur. En revanche, les Nord-américains et certains Européens ont plutôt tendance à protéger leur « bulle » et aiment maintenir une distance physique avec leur interlocuteur. Le maintien de la distance est aussi une préoccupation chez les musulmans, surtout en ce qui concerne la proximité entre les individus de sexes opposés.
Cette figure illustre les quatre zones de communication typiques. La zone intime est habituellement partagée avec un partenaire ou la famille, la zone personnelle sert lors de conversations privées, la zone sociale est très variable et utilisée lors de conversations publiques et finalement, la zone publique est utilisée lors de conférences et d’événements publics.